KONJAKU MONOGATARI SHŪ
Les contes
Le recueil se compose de trente et un livres, comportant en moyenne une quarantaine de contes. Dans l'état actuel du texte, les livres VIII, XVIII, et XX manquent, et plusieurs autres sont incomplets. Les livres I à V sont consacrés à l'Inde, les livres VI à X à la Chine, et tous les autres au Japon. Certains indices tendraient à prouver que cette dernière partie est inachevée.
Les légendes indiennes sont toutes d'origine bouddhique et constituent des emprunts directs ou indirects aux Écritures : vie du Bouddha, de ses parents, de ses disciples, miracles et conversions.
La section chinoise traite d'abord de l'introduction et de la diffusion du bouddhisme en Chine ; les livres IX et X contiennent des anecdotes historiques ou légendaires spécifiquement chinoises, mais traitées sous l'angle de la doctrine bouddhique de l'enchaînement des effets et des causes.
Dans la section japonaise, les dix premiers livres sont consacrés à l'implantation du bouddhisme dans l'archipel : vies de saints, fondation de monastères, dédicaces de statues, mérites acquis par la copie des Écritures, miracles, conversions, descentes aux Enfers.
La seconde partie, soit le dernier tiers de l'ouvrage, offre par contre un tableau assez complet de la vie profane bien que la coloration voire les desseins en soient incontestablement religieux ; si le propos avoué est d'expliquer là encore les faits par la doctrine de la rétribution des mérites acquis ou des fautes commises dans des vies antérieures, le plaisir de la narration y prend parfois le pas sur le souci d'édifier. Les thèmes témoignent d'une curiosité à l'affût de tout ce qui est insolite : anecdotes relatives à des personnages historiques, biographies de maîtres dans diverses « voies » (musique, médecine, divination, poésie), destins singuliers, destruction de monstres, histoires de démons ou de spectres, histoires étranges ou cocasses, histoires de brigands, d'animaux. C'est dans cette partie, et surtout dans les cinq derniers livres, que se trouvent la plupart des contes originaux, ceux pour qui l'on n'a pu trouver aucune source antérieure, sans doute parce qu'ils proviennent d'une transmission orale, de ce que l'on nommerait aujourd'hui le folklore.
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Écrit par
- René SIEFFERT : professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales
Classification
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