KONOE FUMIMARO (1891-1945)
Homme d'État japonais. Né dans l'une des plus grandes familles de noblesse civile, Konoe Fumimaro collabora très tôt avec Saionji Kimmochi, notamment en l'accompagnant dans la délégation japonaise pour les négociations de paix en 1919, à Versailles. Membre de la Chambre des nobles à son retour, il en fut le président à partir de 1933. Ouvert au socialisme, écouté dans les milieux militaires, il fut bien accueilli par l'opinion publique lorsqu'il fut nommé Premier ministre en juin 1937, parce que nouveau sur la scène politique. Il ne sut comment arrêter l'offensive déclenchée le 7 juillet suivant par l'armée japonaise en Chine, et se laissa entraîner à déclarer que le président Tchiang Kai-chek ne devait pas être considéré comme un partenaire valable. Incapable de juguler l'extension de la guerre, il se retira en janvier 1939. Rappelé au pouvoir en juillet 1940, il exigea la dissolution de tous les partis politiques et fonda l'Association de l'assistance à la politique impériale (Taiseiyokusankai), qui se présentait comme la fusion partielle des formations existantes, en particulier de la Seiyūkai et du Minseitō, et qui ne put jamais jouer le rôle d'un parti unique. En politique extérieure, il proclama l'établissement d'un « nouvel ordre » (shin chitsujo) en Asie, en liaison avec le gouvernement de Wang Jingwei à Nankin. Mais ayant le général Tōjō comme ministre de la Guerre, il avait perdu toute prise sur l'armée, et il démissionna en octobre 1941 en laissant le Japon dans une situation inextricable, au bord de la rupture avec les États-Unis. Pendant la guerre du Pacifique, il s'offrit plusieurs fois pour négocier la paix avec les États-Unis, puis avec l'Union soviétique, mais ne put jamais se faire admettre, d'abord à l'intérieur, ensuite par les partenaires étrangers. Il se suicida au moment où l'armée d'occupation américaine s'apprêtait à l'arrêter comme criminel de guerre. Konoe Fumimaro avait été involontairement, par sa faiblesse et son inexpérience, le fantoche des mouvements fascisants du Japon en guerre.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Paul AKAMATSU : directeur de recherche au CNRS
Classification
Autres références
-
JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire
- Écrit par Paul AKAMATSU , Vadime ELISSEEFF , Encyclopædia Universalis , Valérie NIQUET et Céline PAJON
- 44 405 mots
- 52 médias
...Seiyūkai et le Minseitō se partageaient à peu près le même nombre de sièges, tandis que les socialistes en obtenaient trente-sept. On fit appel en juin à Konoe Fumimaro pour former le gouvernement. Noble civil, il était disciple de Saionji, seul genrōen vie : il jouissait d'une grande popularité, on le...