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ROKOSSOVSKI KONSTANTIN KONSTANTINOVITCH (1896-1968)

Né à Varsovie, Rokossovski est enrôlé en 1914 dans l'armée russe ; il y sert comme sous-officier. Sensible à la propagande bolchevique, il s'engage, en octobre 1917, dans la Garde rouge, puis, en février 1918, dans l'Armée rouge. Ses connaissances théoriques et pratiques lui permettent d'occuper des postes de responsabilité au cours de la guerre civile, en particulier sur le front occidental. Au cours de l'année 1925, il suit des cours de perfectionnement dans l'école de la cavalerie, puis sert comme instructeur, de 1926 à 1928, dans l'Armée populaire révolutionnaire mongole. Après un passage à l'Académie militaire Frounze (1929), sa carrière suit une courbe ascendante que rien ne semble pouvoir arrêter : commandant d'un régiment, d'une brigade, d'une division, d'un corps d'armée... La grande purge qui frappe l'Armée rouge au cours des années 1937-1938 ne l'épargne pas : comme nombre d'autres officiers de l'armée, il est arrêté, mais, à la différence de certains de ses pairs (Toukhatchevski, Gamarnik, Yakir, Feldman), il n'est pas exécuté.

En 1939, au XVIIIe congrès du Parti communiste, Jdanov plaide en faveur de ceux qui ont été injustement condamnés ; la mesure de réhabilitation ne touchera qu'un certain nombre d'officiers, dont Rokossovski, le futur général Gorbatov et le futur maréchal Meretskov. La grave pénurie de cadres dont souffrait l'armée soviétique à l'issue des purges qui l'avaient frappée apparaît comme la raison principale de cette clémence.

Dès le début des hostilités entre l'U.R.S.S. et l'Allemagne, Rokossovski occupe d'importantes responsabilités : il commande d'abord un corps d'armée mécanisé, puis un groupe d'armées. D'août 1941 à juillet 1942, il est à la tête de la XVIe armée ; de juillet à septembre 1942, il est responsable du front de Briansk ; de septembre 1942 à février 1943, du front central, puis du front biélorusse. Au cours de l'année 1944, Rokossovski, qui s'est distingué lors des batailles les plus importantes de la guerre (Koursk, Stalingrad), est nommé maréchal (deux fois, il a reçu le titre de héros de l'Union soviétique, en 1944 et en 1945). Les historiens militaires soviétiques considèrent le maréchal Rokossovski comme l'un des plus grands capitaines soviétiques de cette période.

Konstantin Rokossovski, 1944 - crédits : P. Bernshtein/ Slava Katamidze Collection/ Getty Images

Konstantin Rokossovski, 1944

Bataille de Stalingrad, 1942-1943 - crédits : National Archives

Bataille de Stalingrad, 1942-1943

Nommé commandant d'un groupe d'armées après la guerre, Rokossovski se retrouve relégué dans l'ombre aux côtés des plus grands chefs de guerre soviétiques (Joukov, Malinovski, Koniev, Bagramian) qui disparaissent du devant de la scène, Staline se donnant seul pour l'auteur de la victoire. En 1949, le gouvernement soviétique, « sur la demande du président de la république populaire de Pologne, B. Bierut », autorise Rokossovski à servir sous les ordres du gouvernement polonais : de 1949 à 1956, celui-ci cumule les charges de ministre de la Défense et de vice-président du Conseil du gouvernement polonais ; outre ces responsabilités, il est membre du bureau politique du comité central du Parti ouvrier polonais. La présence d'un Russe à la tête des forces armées polonaises et au bureau politique du parti (quoique d'origine polonaise, Rokossovski, qui a vécu toute sa vie en Russie, est considéré comme un Russe) fut ressentie comme un affront par la population et même par de nombreux communistes. Il leur est difficile d'oublier que Rokossovski et la trentaine d'officiers supérieurs soviétiques qui l'accompagnaient avaient pris, en 1948-1949, la place d'officiers polonais, dont l'ex-ministre de la Défense Marian Spychalski, emprisonnés « pour appui à la clique révisionniste de Gomulka ».

Aussi, lors de l'Octobre polonais (1956), l'une des conditions fondamentales que pose Gomulka[...]

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Konstantin Rokossovski, 1944 - crédits : P. Bernshtein/ Slava Katamidze Collection/ Getty Images

Konstantin Rokossovski, 1944

Bataille de Stalingrad, 1942-1943 - crédits : National Archives

Bataille de Stalingrad, 1942-1943

Autres références

  • VARSOVIE INSURRECTION DE (1944)

    • Écrit par
    • 897 mots
    • 2 médias

    Éclatant le 1er août 1944 et écrasée le 2 octobre 1944, l'insurrection de Varsovie est certainement l'un des faits d'armes les plus glorieux de la nation polonaise. Cette insurrection qui n'a pas son pareil dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale a pourtant...