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KOWEÏT

Nom officiel

État du Koweït (KW)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah (depuis le 16 décembre 2023). Premier ministre : Cheikh Mohammed Sabah al-Salem al-Sabah (depuis le 4 janvier 2024)

      Capitale

      Koweït

        Langue officielle

        Arabe

          Unité monétaire

          Dinar koweïtien (KWD)

            Population (estim.) 2 989 000 (2018)
              Superficie 17 818 km²

                Une société de nantis

                Sur 3 millions d'habitants, un tiers seulement sont des citoyens koweïtiens. En dépit des difficultés liées à l'occupation passagère du pays, ceux-ci disposent d'un des revenus par habitant les plus élevés du monde avec son cortège d'avantages : instruction gratuite, prise en charge intégrale des dépenses de santé, prestations variées pour le logement, l'intégration professionnelle, la retraite. La dynastie a trouvé mille voies pour la redistribution de la manne pétrolière, allant des prêts sans intérêts jusqu'aux contrats fantômes. Koweït est devenu une grande corporation où il est de l'intérêt des citoyens de s'identifier au pays et à son régime. La population autochtone est jeune, grâce à la multiplication des mariages et à l'élévation du niveau de vie. L'émirat comptait, en 2005, 440 000 élèves dans ses écoles et 37 000 étudiants dans le cycle supérieur. Mais, dans cette société rentière, le travail n'occupe pas une place élevée dans la hiérarchie des valeurs. Le scandale de Souq al-Manakh dévoilait déjà une crise sociale, celle de rentiers pris par la spéculation facile, palliatif à un désœuvrement de riches et à un manque de loisirs.

                La société koweïtienne est très élitiste et hiérarchisée, le symbole en étant la citoyenneté à plusieurs niveaux (loi de 1959), entre les Koweïtiens de souche (asli, descendants de ceux qui sont arrivés dans les murs de la cité de Koweït avant 1920) dotés de tous les droits (vote, État-providence), les Koweïtiens « naturalisés » (qui ont des droits sociaux mais doivent résider trente ans pour acquérir le droit de vote) et les « sans » (nationalité et donc droits, bidunjinsiya), soit peut-être 120 000 personnes. Cet élitisme va de pair avec une vie publique très active et mobilisée (presse florissante, courants politiques à défaut d'autorisation de partis, associations privées organisées autour de familles ou diwaniyyat, O.N.G., associations de femmes – une strate de la société dont le taux de participation dans la population qui travaille a fortement augmenté), qui fait parler de « société civile » développée. L'islamisme est également influent au Koweït avec la montée, depuis la fin des années 1990, de courants islamistes salafistes plus fondamentalistes que les traditionnels Frères musulmans et qui recrutent en particulier à Kuwait University (les États-Unis exigent en 2003 du gouvernement koweïtien qu'il exerce un contrôle strict sur les sociétés coopératives de quartiers, base sociale de l'islamisme ; un islamiste koweïtien, Suleiman Abou Gheith, se fait connaître comme porte-parole d'Al-Qaida).

                À côté de la minorité de nantis vit une population immigrée industrieuse. La communauté la plus importante était celle des Palestiniens, qui sont venus par vagues à partir de 1948 et qui occupaient des quartiers entiers, comme Hawalli. Leur rôle a été crucial dans le développement du pays : en 1965, ils formaient 48 % des employés du secteur public et 42 % des salariés du secteur privé. Rares sont ceux, parmi eux, qui ont obtenu la nationalité koweïtienne.

                Les autres communautés d'expatriés étaient faites d'Égyptiens, de Libanais, d'Iraniens, mais le Koweït a connu au cours des années 1980, comme les autres pays du Golfe, une désarabisation de sa population immigrée au profit de ressortissants des pays de l'Asie du Sud et du Sud-Est, réputés moins dangereux politiquement et moins exigeants en matière de salaire (à la veille de l'occupation, les Indiens étaient devenus la deuxième communauté après les Palestiniens).

                L'occupation a énormément altéré cette situation. Dès après la libération, les exactions contre les Palestiniens, accusés – souvent à tort – d'avoir soutenu l'occupant, se multiplient : assassinats,[...]

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                Écrit par

                • : professeur des Universités en science politique
                • : directeur de recherche au C.N.R.S., professeur à l'Institut d'études politiques de Paris
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Koweït : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Koweït : carte physique

                Koweït : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Koweït : drapeau

                Guerre du Golfe : libération du Koweït - crédits : Jacques Langevin/ Sygma/ Getty Images

                Guerre du Golfe : libération du Koweït

                Autres références

                • KOWEÏT, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ARABIE

                  • Écrit par , et
                  • 7 614 mots
                  L'invasion du Koweït par l'Irak en août 1990 a eu pour conséquence une collaboration étroite, diplomatique et militaire entre les États de la péninsule (à l'exception du Yémen), les États arabes du Proche-Orient (sauf la Jordanie) et les puissances occidentales. La guerre déclenchée le 17 janvier 1991...
                • ARABIE SAOUDITE

                  • Écrit par , et
                  • 25 169 mots
                  • 10 médias
                  Deux ans plus tard, une nouvelle crise secoue le Golfe avec l'invasion du Koweït par l'Irak (août 1990). Le royaume surmonte rapidement (non sans pressions américaines) sa réticence bien établie à la présence de troupes étrangères sur son territoire et devient en fait le pivot d'une très large coalition...
                • ARAFAT YASSER (1929-2004)

                  • Écrit par
                  • 1 397 mots
                  • 1 média
                  ...conflit, dans la bande de Gaza encore occupée par les soldats israéliens, qu'il pose avec son ami Salah Khalaf (le futur Abou Iyad) les bases d'une organisation de résistance qui ne naîtra officiellement qu'en 1959 au Koweït et sera connue sous le nom de Fatah. Il travaille alors...
                • AZIZ TAREK (1936-2015)

                  • Écrit par
                  • 656 mots

                  Homme d’État irakien, Tarek Aziz fut vice-Premier ministre (1979-2003) et ministre des Affaires étrangères (1983-1991) dans le gouvernement baasiste de Saddam Hussein.

                  Né le 28 avril 1936 dans le nord de l’Irak, près de Mossoul, au sein d’une famille de confession catholique chaldéenne, Tarek Aziz,...

                • Afficher les 16 références