GEORGIEVA KRISTALINA (1953- )

Kristalina Georgieva est une économiste et haute fonctionnaire bulgare. Après avoir été vice-présidente de la Commission européenne sous le mandat du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker (2014-2019), puis directrice générale de la Banque mondiale de janvier 2017 à octobre 2019, elle est depuis directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) en remplacement de la Française Christine Lagarde, appelée à présider la Banque centrale européenne (BCE).

Une brillante carrière à la Banque mondiale

C’est le 13 août 1953, en pleine guerre froide, que Kristalina Georgieva voit le jour à Sofia, en Bulgarie. Issue d’une famille plutôt intellectuelle, bonne élève, elle entreprend des études d’économie au sein du prestigieux Haut Institut Karl-Marx de la capitale, où elle obtient un doctorat en 1986, avec une thèse consacrée à la croissance américaine. Durant la première partie de sa carrière, de 1977 à 1993, elle est professeure dans son alma mater, rebaptisée en 1990 « Université d’économie nationale et mondiale ». Elle se spécialise dans l’économie de l’environnement, un domaine promis à un bel avenir, auquel elle consacre de très nombreux articles et une part substantielle d’un manuel de microéconomie.

Au fil de ses premières années de vie professionnelle, la jeune économiste a la chance de pouvoir goûter aux voyages et à la liberté occidentale, opportunités rares pour les citoyens des régimes communistes. Elle sera notamment professeure invitée (visitingfellow) à la London School of Economics(1987-1988) et au Massachusetts Institute of Technology (1991-1992). Ces expériences académiques à l’étranger lui permettent, dans le contexte de la chute du bloc soviétique, d’ajouter l’économie de la transition à la liste de ses domaines d’expertises. En 1993, après quelques missions de conseil en politiques environnementales dans les pays d’Europe de l’Est, elle rejoint la Banque mondiale, sise à Washington.

À cette époque, pour une professeure d’économie, entrer dans la banque de développement la plus connue – sinon la plus importante – au monde est une façon d’aborder des défis concrets dans un monde en plein bouleversement. Georgieva gravit les échelons de l’institution : après avoir été économiste de l’environnement pour l’Europe et l’Asie centrale (1993-1997), elle devient responsable (1997-1998), puis directrice (1998-2000) de ce secteur pour la région Asie de l’Est-Pacifique. De 2000 à 2004, elle assume la direction de la stratégie, des politiques et des finances environnementales de la Banque, avant de se voir confier le bureau de Moscou, qu’elle dirige pendant trois ans.

C’est à partir de 2007, de retour à Washington, que la carrière de la fonctionnaire prend un essor particulier. De 2007 à 2008, Kristalina Georgieva est directrice du développement durable de la Banque mondiale, supervisant environ 60 % des prêts de l’institution dans les secteurs des infrastructures, du développement urbain, de l’agriculture ou du développement social. En 2008, elle est nommée, à cinquante-cinq ans, vice-présidente et secrétaire générale de l’organisation. À ce poste, elle fait le lien entre les hauts fonctionnaires, les États membres et le conseil d’administration de la Banque mondiale et se positionne naturellement comme l’une des figures du développement international.