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KUNG

Les San (ou Bochimans, ou Bushmen), qui occupaient autrefois une partie importante de l'Afrique australe, se répartissaient en quatre groupes principaux : au nord, les Kung (parfois orthographié !Kung, en notant par un point d'exclamation le clic alvéolaire qui débute leur nom) et les Anen ; au centre, les Naron, les Tenekwe, les Tserekwe et les Marsawa ; à l'ouest, les Ganin et les Huniin ; au sud, dans le Drakensberg, les Kham. Ces derniers ont été entièrement exterminés par les Européens au xixe siècle ; les autres groupes ont été progressivement refoulés vers les régions arides du Sud-Ouest africain (Namibie), du Botswana et du sud de l'Angola. Réfugiés dans une région désertique, aux confins de la Namibie et du Botswana, les Kung constituent un des rares groupes qui aient pu préserver le mode de vie et l'organisation sociale traditionnels.

Les Kung ont su tirer parti d'une zone écologique particulièrement défavorable. Le premier problème est celui de l'eau : les Kung connaissent chaque trou d'eau de leur territoire et ils utilisent certaines plantes qui emmagasinent du liquide. Ce sont des chasseurs et des cueilleurs particulièrement habiles, capables de traquer longtemps le gibier du désert pour l'abattre avec des flèches empoisonnées ou de tirer parti d'une gamme extrêmement variée de végétaux. Malgré les apparences, leur vie est loin d'être misérable ; la quête de la nourriture leur laisse de nombreux loisirs et on a pu parler à leur propos d'une société d'abondance.

Les Kung vivent en bandes d'une trentaine d'individus qui nomadisent ensemble. Il n'y a pas d'organisation clanique ; la famille, elle-même restreinte, constitue une unité peu stable. Chaque bande est en principe exogame : la polygamie est pratiquée, mais elle est assez restreinte. Chaque bande possède son territoire et limite son importance numérique en pratiquant parfois l'infanticide.

À côté d'un dieu suprême, des éléments naturels comme l'eau, source de vie, et des symboles se rapportant à la chasse et au gibier constituent les éléments d'un panthéon kung. La littérature orale, sous forme de contes, est importante. Les Kung sont bons danseurs et musiciens, utilisant notamment des tambours, des flûtes et l'arc musical. Enfin, leur art pariétal, gravures et peintures rupestres, présente des traits originaux, notamment par le réalisme de la figuration ; en outre, les peintures corporelles sont une de leurs activités favorites.

— Roger MEUNIER

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Écrit par

  • : chargé de cours à l'université de Paris-VIII, assistant de recherche à l'École pratique des hautes études

Classification

Autres références

  • SAN ou BOCHIMANS

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    • 2 867 mots
    ...prières lui étaient adressées pour l'acquisition de nourriture par la chasse et la cueillette. L'idée d'un créateur unique semble assez répandue. Les Kung croient en deux dieux, le Grand, créateur et omnipotent, et le Petit qui lui est subordonné ; ni l'un ni l'autre ne sont associés à l'idée du Bien...
  • TECHNOLOGIE CULTURELLE

    • Écrit par
    • 7 920 mots
    • 2 médias
    ...que l'on trouve en général associée avec la chasse. Se fier principalement à la cueillette, exige une connaissance approfondie du milieu naturel. Les Kung, peuple bochiman du désert de Kalahari en Afrique, sont capables de nommer deux cents variétés végétales, bien qu'ils n'en mangent que quatre-vingt-cinq....