L'ART ET L'ILLUSION, Ernst Gombrich Fiche de lecture
Naissance et métamorphoses de la « mimesis »
Gombrich consacre un exposé assez long à la transformation des finalités de l'art au cours du ve siècle avant J.-C., lorsque les sculpteurs et les peintres grecs développèrent des capacités illusionnistes inédites au lieu de se contenter de figurations schématiques et symboliques. Il en montre le déclin dès l'époque impériale romaine et le renouveau à partir du xive siècle : le profil d'évolution qu'il trace correspond donc à celui qu'avait esquissé Vasari dans ses Vies. Cette assimilation de la réussite d'une œuvre à son pouvoir d'imiter la réalité en suggérant la vie et en provoquant l'émotion du spectateur – conception dont Roger de Piles était un des champions au xviie siècle – se trouve mise en cause au cours du xixe siècle, par la diffusion de la photographie. Comme le remarque Gombrich, l'omniprésence de l'image publicitaire, télévisuelle, etc., a entraîné au xxe siècle une condamnation des qualités mimétiques de l'art, les peintres allant jusqu'à refuser toute relation entre l'œuvre et le réel, dans les divers courants de l'abstraction.
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Écrit par
- Martine VASSELIN : ancienne élève de l'École normale supérieure de Sèvres, maître de conférences en histoire de l'art des Temps modernes à l'université de Provence
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