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L'ART RELIGIEUX DE LA FIN DU MOYEN ÂGE EN FRANCE. ÉTUDE SUR L'ICONOGRAPHIE DU MOYEN ÂGE ET SUR SES SOURCES D'INSPIRATION (É. Mâle) Fiche de lecture

Un art religieux

Dans les Méditations sur la vie de Jésus-Christ comme dans l'art qu'elles inspirèrent directement, tout est chaleur, vie et humanité. Le statut de l'image chrétienne a laissé place à un autre type d'image, dans lequel il ne s'agit plus de proposer une vision spirituelle du Beau, mais de contempler les réalités immédiates, les choses elles-mêmes. Émile Mâle choisit l'exemple du groupe sculpté de la mère et de l'enfant et l'étudie longuement. Tantôt la caresse d'une joue contre l'autre, tantôt la légère inclinaison de la tête sont de précieux indices sur l'évolution en cours. Le symbole, le symbolisme, qu'il avait observés au xiiie siècle, tendent de plus en plus à s'estomper et laissent affleurer le réalisme des situations et des caractères : l'air naturel d'un visage, la pose d'un saint ou d'une sainte, son costume, sa physionomie, tout encourage à un rapprochement avec le divin et à sa compréhension dans l'histoire des hommes. Pour créer, l'artiste, dont « le génie symbolique s'est affaibli », éprouve désormais le besoin de recopier les carnets de symboles des époques précédentes. L'art religieux naît de ce mélange de matière et d'esprit et il va durer jusqu'au concile de Trente (1545).

— Daniel RUSSO

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de l'Université, ancien membre de l'École française de Rome, professeur d'histoire de l'art médiéval à l'université de Bourgogne

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