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L'HOMME QUI MARCHE. UNE ICÔNE DE L'ART DU XXe SIÈCLE

Lorsque son sujet marque un point de cristallisation pour un ensemble significatif de créations et de problèmes, la monographie demeure un des genres fondamentaux de l’histoire de l’art. L’Homme qui marche de Giacometti s’impose à ce titre : la sculpture compte en effet, avec Le Baiser de Brancusi ou le Monument à Guillaume Apollinaire de Picasso, parmi les œuvres iconiques de la sculpture contemporaine et incarne, dans sa singularité plastique, la dimension existentielle et métaphysique de cet art. L’exposition que lui a consacrée la fondation Institut Giacometti (4 juillet-29 novembre 2020), avec Catherine Grenier pour commissaire, mérite d’abord d’être saluée parce qu’elle réunissait toutes les versions de l’œuvre, en bronze ou en plâtre, dans l’espace, modeste au demeurant (350 m2), de l’Institut Giacometti, près du cimetière Montparnasse à Paris. Avec ses salles à mesure humaine, le lieu se prête à la confrontation de ces différentes figures, parmi lesquelles la première de toute la série, la Femme qui marche de 1932.

Un lieu de référence

Au fil des manifestations qui s’y sont succédé depuis son ouverture en 2018, l’hôtel particulier de la fondation Institut Giacometti s’est imposé comme un lieu-ressource essentiel tant pour les amateurs que pour les chercheurs. Après avoir visité au rez-de-chaussée une reconstitution du célèbre atelier – de 23 m2 – de la rue Hippolyte-Maindron (Paris XIVe) où Giacometti travailla de 1926 à sa mort, on y découvre les quelques salles d’exposition. L’histoire comme le charme visuel de cet élégant édifice art déco ont pourtant peu en commun avec ce que fut le mode de vie du sculpteur. Ancien atelier et lieu d’exposition de l’ébéniste-décorateur Paul Follot (1887-1941) qui fut directeur de l’atelier d’art du Bon Marché à partir de 1925, cet hôtel particulier classé se situe, avec ses décors raffinés soigneusement réaménagés, à l’opposé de la pauvreté monacale et bohème de Giacometti. Mais les volumes et la lumière de l’espace, et surtout l’intelligence et la richesse des expositions, où la subtilité de la mise en scène le dispute à la richesse de la documentation, font dorénavant de cet endroit un lieu éminemment « giacomettien ».

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Écrit par

  • : professeur d'histoire et de théorie de l'art contemporain, université de Paris VIII

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