L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE (J. Ford), en bref
John Ford (1894-1973) fut l'un des artisans majeurs de la mythologie du Far West, avec des films comme Le Cheval de fer (1924), La Chevauchée fantastique (1939) ou La Poursuite infernale (1946). Dans L'Homme qui tua Liberty Valance (1962), il reprend la thématique qui fonde le western depuis les origines : la lutte entre la liberté individuelle, si chère aux Américains, et la civilisation, entre la force pure et la loi. Le sénateur Stoddard (James Stewart) revient dans la ville de ses débuts pour assister aux obsèques d'un ami anonyme, Tom Doniphon (John Wayne). En une série de retours en arrière, le film va montrer comment le jeune avocat dut sa réputation d'homme de loi et de justice, à la manière d'Abraham Lincoln, au meurtre de Liberty Valance (Lee Marvin), représentant de la vieille loi de l'Ouest, celle qui ne considère que le pouvoir des armes. En réalité, ce meurtre a été accompli par Doniphon, qui transgressait le code de l'honneur du vieil Ouest, en tuant lui-même Valance par surprise. L'instauration de la loi repose sur la violence : message inacceptable vingt ans plus tôt, tout comme Les Cheyennes (1964) tourné deux ans plus tard – hommage en forme de requiem aux Indiens, victimes de la conquête de l'Ouest.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Joël MAGNY
: critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux
Cahiers du cinéma
Classification