L'ODEUR DE LA PAPAYE VERTE, film de Tran Anh Hung

Tran Anh Hung est né sous une bonne étoile, en 1962, à Danan au Vietnam. Il émigre en France alors qu'il a douze ans. Tran intègre plus tard la prestigieuse école des opérateurs de l'image et du son, l'école Louis-Lumière, et en sort diplômé, avec un premier court-métrage, La Femme mariée de Nam Xuong (1987). L'année suivante, il rencontre le jeune producteur Christophe Rossignon qui vient de fonder la société Lazennec et produit aussitôt son second court-métrage La Pierre de l'attente puis, deux ans plus tard, un premier long-métrage, L'Odeur de la papaye verte (Mui du duxanh), dont l'action est située au Vietnam en 1951. Le film obtient le prix de la caméra d'or à Cannes, et le césar du meilleur premier film. En deux courts-métrages et un seul long, Tran Anh Hung est devenu, à trente et un ans, le réalisateur franco-vietnamien le plus célèbre du monde. Son second film, Cyclo (Xich lo), obtient le lion d'or à Venise en 1995 et le troisième, À la verticale de l'été (Mua hechieuthangdung, 2000) est sélectionné à Cannes dans la compétition officielle. Tran Anh Hung, grâce à cette série miraculeuse, va s'efforcer de développer la production cinématographique dans son pays d'origine et d'y aider les nouveaux cinéastes.

Il était une fois...

Saïgon, en 1951. Une rue sombre de la ville avec des magasins et des maisons traditionnelles. Mui, une petite fille d'une dizaine d'années, arrive de la campagne pour être servante dans une famille vietnamienne de commerçants aisés. Dans la maison, vivent le couple des parents, qui ont perdu une fille du même âge que Mui, une grand-mère et deux jeunes garçons. Une servante plus âgée va prendre en charge l'initiation de la fillette et lui apprendre à préparer les plats, à servir les maîtres. Le père joue de la musique et c'est la mère qui dirige les affaires. Le garçon le plus jeune s'amuse à provoquer Mui et tente de lui faire peur. Les jours s'écoulent avec lenteur et régularité, rythmés par les tâches quotidiennes. Un jour, le mari s'empare de la recette du commerce et part. Sa femme tente de faire face à la situation et reprend ses activités pour nourrir la famille en rationnant les parts de riz. Plus tard, le mari revient, malade. La grand-mère meurt. Les ressources de la famille sont plus réduites et la mère se résigne à laisser partir Mui, devenue une belle jeune fille de vingt ans.

Celle-ci devient servante chez un musicien plus riche, qui vit dans une somptueuse demeure. Il est fiancé à une jeune femme très amoureuse de lui qui ne tardera pas à exprimer sa jalousie vis-à-vis de Mui. Cette jalousie se révèle fondée car celle-ci tombe enceinte et le beau musicien l'épousera.