LA CONFESSION D'UN ENFANT DU SIÈCLE, Alfred de Musset Fiche de lecture

C'est en février 1836, au lendemain de sa rupture avec George Sand, qu'Alfred de Musset (1810-1857) publie La Confession d'un enfant du siècle chez Félix Bonnaire. Écrit principalement à la première personne mais mettant en scène des personnages fictifs, ce roman autobiographique est surtout connu pour son deuxième chapitre (paru isolément en septembre 1835 dans La Revue des Deux Mondes), à la fois portrait de la génération romantique et analyse des causes historiques, politiques et sociales du fameux « mal du siècle ».

Un roman sentimental

Le livre s'ouvre sur une brève déclaration liminaire de l'auteur, qui situe d'emblée l'enjeu du récit : « Pour écrire l'histoire de sa vie, il faut d'abord avoir vécu ; aussi n'est-ce pas la mienne que j'écris. » Suit le long préambule théorique du fameux deuxième chapitre, après quoi peut enfin commencer la « confession » proprement dite. Octave, jeune homme insouciant de dix-neuf ans, vient d'être trahi par la femme qu'il aime. Humilié et désabusé, il se plonge dans l'alcool, puis dans la débauche, et se réfugie dans le cynisme. À la mort de son père, il s'installe dans la maison de ce dernier, à la campagne. Là, il fait la connaissance d'une jeune veuve, Brigitte Pierson, dont il s'éprend et devient l'amant. Mais Octave, en perdant sa pureté avec ses illusions, est devenu incapable d'aimer. Hanté par la jalousie et rongé par des pulsions autodestructrices, il s'applique à saborder leur relation amoureuse en torturant mentalement la jeune femme. Le couple croit pouvoir échapper à la rupture en partant pour l'étranger. Mais à Paris, dans l'attente du départ, Brigitte répond à l'amour d'un jeune homme, Smith, et révèle à Octave qu'il a, par son comportement, détruit les sentiments qu'elle éprouvait pour lui. Elle accepte cependant de renoncer à Smith et de le suivre par devoir. Pris de folie, Octave s'apprête à tuer Brigitte dans son sommeil lorsque la vue d'un crucifix sur la poitrine de la jeune femme le fait reculer. Dans un sursaut de lucidité et d'abnégation, il la laisse partir avec son rival, à qui il la confie : « Un autre ménagera en vous des qualités que j'offense ; il vous entourera de son amour. »