LA FERME DES ANIMAUX, George Orwell Fiche de lecture

La Ferme des animaux (Animal Farm. AFairy Story, en anglais)est un roman de l’écrivain britannique George Orwell (1903-1950), de son vrai nom Eric Arthur Blair, publié à Londres en août 1945. Le livre a été traduit pour la première fois en français, en 1947, sous le titre Les Animaux partout !, puis en 1964, sous celui de La République des animaux, avant de retrouver, en 1981, son titre original : La Ferme des animaux. Les noms des animaux ont également varié au fil des traductions.

Orwell est surtout connu comme l’auteur de deux chefs-d’œuvre : 1984(1949)et, dans une moindre mesure,La Ferme des animaux. Diversement apprécié à sa parution, entre un certain succès public et un rejet virulent de la part de l’intelligentsia proche du Parti communiste, ce conte de fées (comme le rappelle le sous-titre original AFairy Story) politique n’a cessé d’être réévalué depuis, à la faveur de la découverte de la réalité du totalitarisme stalinien, qui constitue sa première cible.

De la révolution à la tyrannie

Monsieur. Jones, le propriétaire de la ferme du Manoir, ayant oublié de refermer les trappes du poulailler, les animaux en profitent pour se réunir à l’initiative de Maréchal, un vieux et vénérable cochon qui les exhorte à se dresser contre la tyrannie des Hommes. Son discours incendiaire s’achève sur l’évocation du rêve fait la nuit précédente d’une terre débarrassée de l’Homme, et sur les paroles d’un chant annonçant un âge d’or pour les « bêtes d’Angleterre et […] d’Irlande ». Maréchal meurt trois jours plus tard, mais l’activité révolutionnaire se poursuit clandestinement, sous la direction de trois cochons : Boule-de-Neige, Napoléon et Beau-Parleur. Une théorie philosophico-politique est élaborée, l’« animalisme » ; la chanson « Bêtes d’Angleterre » (« Beats of England », en anglais) devient un hymne fédérateur. D’abord réticents, la plupart des animaux se laissent peu à peu convaincre, à commencer par Hercule et Fleur-de-Trèfle, les chevaux de trait. Un soir où M. Jones, rentré saoul une fois de plus, oublie de nourrir les vaches, la révolte éclate. Les bêtes prennent alors le pouvoir, chassent le fermier et les ouvriers, et décident de gérer seules la ferme, rebaptisée « Ferme des animaux ». Sous la direction des cochons, qui sont les seuls à savoir lire et écrire, l’animalisme est résumé en sept commandements inscrits sur le mur de la grange : « 1. Tout ce qui marche sur deux pieds est un ennemi. 2. Tout ce qui marche sur quatre pattes, ou possède des ailes, est un ami. 3. Nul animal ne portera de vêtements. 4. Nul animal ne dormira dans un lit. 5. Nul animal ne boira d’alcool. 6. Nul animal ne tuera un autre animal. 7. Tous les animaux sont égaux. » Tout le monde se met au travail, sauf les cochons qui supervisent les opérations. Des réunions se tiennent régulièrement, au cours desquelles les cochons débattent entre eux. Boule-de-Neige et Napoléon, en particulier, s’opposent de plus en plus frontalement.

Peu à peu, l’histoire de la ferme des animaux et le chant « Bêtes d’Angleterre » se répandent dans tout le pays. Une tentative de M. Jones et de ses compagnons de reprendre leur bien se solde par un échec cuisant, au terme d’une bataille mémorable, appelée « bataille de l’Étable ». Cependant, le conflit entre Boule-de-Neige, principal artisan et héros de la victoire, et Napoléon s’exacerbe, jusqu’à ce que, au prétexte de la construction d’un moulin à vent, voulu par l’un et contesté par l’autre, les molosses du second chassent le premier de la ferme. À partir de là, Napoléon, grâce à la force de ses chiens et à l’art de la persuasion de Beau-Parleur, installe son pouvoir. Reprenant à son compte le projet de construction du moulin, lui et ses affidés accablent les animaux de travail et détournent systématiquement la nourriture à leur profit. La destruction du moulin[...]