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LA MORT DE SARDANAPALE (E. Delacroix)

Le Salon de 1824 avait marqué l'avènement, au sein de l'école française de peinture, d'un fort courant romantique. Le Salon suivant, organisé dans les derniers mois de 1827 et au début de l'année 1828, confirma l'opposition entre les tenants d'une esthétique classique se réclamant, en particulier, de l'exemple de David, et une jeune génération d'artistes qui bousculaient la conception traditionnelle des sujets historiques et plus généralement la hiérarchie des genres, tout en imposant une pratique picturale influencée, notamment, par les peintres britanniques contemporains. Delacroix (1798-1863), en compagnie d'autres talents prometteurs comme Xavier Sigalon, Horace Vernet ou Eugène Devéria, s'était fait remarquer en 1824, par ses Scènes des massacres de Scio (musée du Louvre), alors qu'Ingres, après de nombreux échecs auprès de la critique, s'imposait comme le défenseur du classicisme avec Le Vœu de Louis XIII (cathédrale de Montauban). Le même antagonisme se retrouva au salon de 1827-1828 : Ingres présenta L'Apothéose d'Homère, qui autant par son sujet que par son style fut considéré comme un tableau manifeste, alors que la gigantesque toile de Delacroix, La Mort de Sardanapale, devenait emblématique de tous les défauts du romantisme. Ainsi s'établit, aux yeux du public et de la critique, une opposition qui allait se poursuivre pendant toute la carrière des deux peintres.

— Barthélémy JOBERT

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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