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LA PHOTOGRAPHIE EN FRANCE. TEXTES ET CONTROVERSES: UNE ANTHOLOGIE, 1816-1871, André Rouillé Fiche de lecture

Les éléments du débat

Un second niveau de lecture permet de confronter les différents arguments avancés par les uns et les autres tantôt pour soutenir, tantôt pour combattre ce qui est parfois assimilé à un fléau. Les partisans d'une accession de la photographie au rang des Beaux-Arts entreprennent ainsi de faire la distinction entre photographe purement industriel et photographe artiste. Ils confèrent à ce dernier le pouvoir d'infléchir un dispositif purement mécanique, pouvoir que les adversaires d'une équivalence entre art et photographie contestent farouchement. On voit également à quel point le modèle pictural est la référence obligée : si, pour ses partisans, la photographie doit assimiler les lois éternelles de l'esthétique et de la composition, pour ses adversaires, l'imagination de l'artiste, qui dépasse la simple imitation, est une qualité que la photographie ne pourra jamais transcrire. Au-delà des manifestes et des anathèmes, le débat porte sur une définition de l'art après l'invention de la photographie. Les prises de positions les plus radicales sont alors celles qui, tâchant de s'abstraire du modèle pictural, souhaitent remettre au centre la question des spécificités de la photographie : entre art et industrie cette dernière ne trouvera sa place qu'en acceptant et en revendiquant ses qualités propres. Une question qui semble toujours ouverte et dont on pourrait faire l'archéologie.

— Paul-Louis ROUBERT

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Écrit par

  • : historien de la photographie, maître de conférences à l'université de Paris-VIII

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