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LA SEINE MUSICALE, Boulogne-Billancourt

La Seine musicale, Shigeru Ban et Jean de Gastines - crédits : Didier Boy de la Tour

La Seine musicale, Shigeru Ban et Jean de Gastines

« Posé » sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt, le nid tressé de l’auditorium de la Seine musicale, construit par les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines, marque le premier aboutissement de l’histoire longue et complexe du réaménagement de l’île Seguin. Il vient couronner un ensemble de large extension (36 500 m2) dont les différents éléments architecturaux se complètent sur un socle commun.

De l’île-machine à la vallée de la culture

Les îles de Billancourt (Saint-Germain et Seguin) sont des îles naturelles de la Seine situées à l’ouest de Paris, qui constituèrent à la Belle Époque un lieu de loisirs pour les Parisiens. Mais l’histoire retient surtout l’époque où l’île Seguin fut acquise par Louis Renault, en pleine expansion industrielle. Entre 1919 et 1935, elle fut remodelée, surélevée pour affronter les crues, réduite en amont pour favoriser la circulation fluviale tandis que deux ponts la relièrent à Boulogne et à Meudon. Le profil des bâtiments en ciment armé de l’île-machine s’imposa comme un symbole dans le paysage.

En 1992, la fermeture des usines Renault de Boulogne marque la fin de l’exploitation industrielle de l’île. Le site est alors au cœur d’enjeux patrimoniaux, mémoriels et fonciers. Renault lance une consultation architecturale internationale, mais, après de nombreux débats, les anciens bâtiments de l’usine sont détruits en 2004-2005, à l’exception des ponts et de quelques « lieux-témoins », tels que le portail d’entrée de l’usine ou le fronton de la pointe amont de l’île. Au même moment, François Pinault renonce à son projet de fondation d’art contemporain et la ville de Boulogne rachète le terrain. L’ensemble de l’aménagement est alors repensé, en lien avec le projet du Grand Paris.

En 2009, Jean Nouvel, longtemps opposé à la démolition du site, est nommé architecte coordinateur du projet. Le plan directeur qu’il dessine prévoit notamment un jardin central sous serre (Michel Desvigne en est le paysagiste) et une mixité des programmes destinés à créer dynamisme et animation.

À la pointe amont de l’île, au projet de la fondation Pinault succède celui du centre d’art porté par la fondation Emerige (RCR Arquitectes, lauréats du prix Pritzker 2017) et annoncé pour 2021. En pointe aval, la Seine musicale s’élève sur un terrain de 2,3 hectares acquis en 2010 par le département des Hauts-de-Seine et issu d’un partenariat public-privé (PPP) signé en 2013 entre le département et le groupement d’entreprises Tempo-Île Seguin.

Ce montage complexe est lié à l’ambition du projet et à sa position stratégique, symbole du renouveau du site, inoccupé durant plus de vingt ans. Les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines ont cherché à prendre en compte les contraintes urbaines et environnementales, tout en créant un véritable repère dans le paysage.

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Écrit par

  • : docteure en histoire de l'art

Classification

Média

La Seine musicale, Shigeru Ban et Jean de Gastines - crédits : Didier Boy de la Tour

La Seine musicale, Shigeru Ban et Jean de Gastines