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LA SEPTIÈME CROIX (A. Seghers) Fiche de lecture

Dédié aux antifascistes « morts ou vivants », La Septième Croix a été écrit en 1938-1939 par Anna Seghers (1900-1983), durant son exil en France où elle s’était réfugiée en 1933. Le roman est publié dans sa version allemande en 1942, au Mexique, où Anna Seghers a trouvé refuge. Il obtient aussitôt un vif succès. La même année, il est traduit en anglais aux États-Unis. Édité à 600 000 exemplaires, il fait même l’objet d’un film, The Seventh Cross, réalisé en 1944 par Fred Zinnemann avec Spencer Tracy dans le rôle principal. Une copie du manuscrit, cachée dans une maison près de Paris, est traduite en français par Fernand Delmas, un ami de la famille, et paraît chez Gallimard en 1947, sans connaître un grand succès. Anna Seghers n’avait d’ailleurs pas cautionné cette traduction qui s’inscrit pourtant dans un véritable élan de sympathie pour l’auteure. Épuisée depuis une dizaine d’années, cette version française est désormais relayée par la belle traduction de Françoise Toraille parue en 2020 aux éditions Métailié, et accompagnée d’une admirable postface de l’écrivaine allemande Christa Wolf (1929-2011).

Une chasse à l’homme

À l’aube d’un jour d’automne de l’année 1936, sept prisonniers s’échappent du camp de concentration de Westhofen près de Worms où sont principalement enfermés des opposants politiques. Le commandant du camp se donne une semaine pour retrouver les fugitifs. En attendant, il fait clouer sur les sept platanes qui se dressent à l’entrée du camp une planche horizontale pour y crucifier les fuyards une fois rattrapés. Une terrible chasse à l’homme commence.

Traqués par la SS, les évadés choisissent de se disperser. L’un d’eux se cache dans les marais, essayant de faire corps avec la nature pour échapper aux sbires lancés à sa poursuite ; il s’agit de Georg Heisler, et l’on devine qu’il sera le protagoniste du roman. Arrivé dans un village, Georg apprend que l’un de ses camarades a déjà été rattrapé. Il décide de rejoindre Francfort et de chercher refuge chez son ancienne amie, Leni. Mais celle-ci refuse de le reconnaître, obligeant Georg à poursuivre son errance. Deux jours après, il apprend que Wallau, l’âme du groupe, celui qui a mis sur pied le plan d’évasion, a été repris à Worms, trahi par un ami. Ce dirigeant communiste respecté par tous les prisonniers reste muet sous la torture, jetant son silence comme une insulte à la face de ses bourreaux qui finissent par le tuer avant de le crucifier sur l’un des platanes. Peu à peu, tous les évadés sont repris ou tués. On peut penser que certains ont même choisi de se suicider pour éviter d’être ramenés dans le camp où une mort certaine les attend. Tous sauf Georg, le seul à ne pas être mis en croix. Il rejoindra la résistance en Hollande.

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