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LA VIE DE GALILÉE (mise en scène C. Stavisky)

Lorsqu’il achève la première version de La Vie de Galiléeen 1939, au Danemark, Bertolt Brecht a quitté depuis six ans l’Allemagne, tombée sous l’emprise d’Adolf Hitler et du régime nazi. C’est le début d’un long périple qui le conduira ensuite de la Finlande aux États-Unis en 1941. La pièce, dans sa version en anglais, sera jouée en juillet 1947 à Los Angeles, sous la direction de Brecht et Joseph Losey, avec l’acteur et réalisateur Charles Laughton dans le rôle-titre.

Un manifeste pour la liberté de penser

L’œuvre s’inspire de la vie du mathématicien, physicien et astronome italien Galilée (1564-1642), défenseur de la théorie du Polonais Nicolas Copernic (1473-1543), selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil, en opposition avec celle qui avait force de loi à l’époque, imposée par l’Église et une grande partie de la communauté scientifique, défenseurs de la physique aristotélicienne. Celle-ci, qui plaçait notre planète et donc le genre humain au centre de l’Univers, correspondait bien aux dogmes philosophiques et théologiques du catholicisme.

Son désir de faire connaître la scienzanuova valut à Galilée, personnalité complexe, de subir de nombreuses attaques et menaces, notamment celles des flammes de l’Inquisition. Contraint malgré tout à certains reniements pour sauver sa vie, il n’en continua pas moins, jusqu’au seuil de la mort, d’accumuler des preuves à l’aide d’outils technologiques, et de poursuivre secrètement ses études et recherches, publiées dans ses Discours sur deux sciences nouvelles. Via la Hollande, et grâce à la complicité du fils de sa logeuse, Andrea Sarti, ses travaux seront connus et diffusés dans toute l’Europe. Brecht retrace son évolution temporelle et scientifique sur une trentaine d’années et dans le cheminement de ses rencontres à Padoue, Venise, Florence et Rome. La pièce compte une quarantaine de personnages et se distribue en quinze tableaux. Créée en 1943 au Schauspielhaus de Zurich, elle a fait l’objet de trois versions, la dernière en 1954 – deux ans avant la mort de Brecht – avec le souci de maintenir la résonnance de l’œuvre dans le contexte tumultueux du temps présent. Pour la vérité, face à l’obscurantisme et au mensonge.

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<em>La Vie de Galilée</em>, de B. Brecht, mise en scène de C. Stavisky - crédits : Simon Gosselin

La Vie de Galilée, de B. Brecht, mise en scène de C. Stavisky