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LA WALKYRIE (R. Wagner)

Die Walküre (La Walkyrie) de Richard Wagner, première journée de la tétralogie Der Ring des Nibelungen(L'Anneau du Nibelung), sur un livret du compositeur, a été créée au Königliches Hof- und Nationaltheater de Munich le 26 juin 1870, sous la direction de Franz Wüllner, avec Therese Vogl (Sieglinde), Sophie Stehle (Brünnhilde), Anna Kaufmann (Fricka), August Kindermann (Wotan), Heinrich Vogl (Siegmund) et Kaspar Bausewein (Hunding) dans les rôles principaux. La première représentation française – et en français – a lieu à l'Opéra de Paris en 1893, sous la direction d'Édouard Colonne.

Argument

L'action se déroule dans une époque mythologique.

Acte I. Par une nuit d'orage, Siegmund (ténor), qui semble fuir de mystérieux ennemis, arrive au seuil de la demeure d'Hunding. Il tombe à terre, épuisé par sa course (« Wes Herd dies auch sei, hier muß ich rasten » : « Ce seuil, quel qu'il soit, là... je m'arrête... »). La femme d'Hunding, Sieglinde (soprano), paraît. Pleine de compassion pour le jeune homme, elle lui donne à boire un peu d'eau. Leurs regards se croisent, éveillant entre eux une étrange connivence. À la demande de Siegmund, Sieglinde lui dit qui elle est, qui est son hôte (« Dies Haus und dies Weib sind Hundings Eigen » : « Du lieu, de la femme, le maître est Hunding »), et le prie d'attendre son époux. Mais Siegmund veut fuir, déclarant qu'il ne saurait apporter en cette maison le malheur qui partout semble attaché à ses pas et qui ne lui accorde jamais de repos. Sieglinde lui réplique alors, de façon énigmatique, qu'il ne peut apporter le malheur en un lieu où celui-ci règne déjà (« So bleibe hier ! Nicht bringst du Unheil dahin, wo Unheil im Hause wohnt ! » : « Demeure alors ! Quels maux me peux-tu porter ! Malheur habite ici ! »). Tous deux sont saisis d'une forte émotion, constatant l'inclination qui les pousse l'un vers l'autre. Mais paraît Hunding (basse), qui considère l'étranger avec hostilité. Il lui demande de raconter son histoire. Dissimulant son nom (« Friedmund darf ich nicht heißen ; Frohwalt möcht' ich wohl sein : doch Wehwalt ? mußt ich mich nennen. Wolfe, der war mein Vater » : « Friedmund je ne puis être ; Frohwalt nom qui m'eût plu : mais Wehwalt, c'est le nom juste ! Loup, ce fut là mon père »), Siegmund rapporte comment il a grandi dans la forêt, entouré d'ennemis contre lesquels lui et son père devaient constamment se battre. Pendant ces différentes luttes, sa mère est morte et sa sœur jumelle a été enlevée. Au terme de son récit, Hunding, qui a constaté l'étrange ressemblance qui existe entre l'étranger et sa propre épouse, lui révèle qu'il a trouvé refuge chez un homme qui n'est autre que son ennemi héréditaire (« Ich weiß ein wildes Geschlecht, nicht heilig ist ihm, was andern hehr : verhaßt ist es allen und mir » : « Je sais une fauve lignée bravant ce qui semble aux autres saints : haïe de tous et de moi ! »). Il lui accorde refuge pour la nuit, mais à l'aube, ils devront se battre. Siegmund, resté seul, implore l'aide de son père, qui lui a promis le secours d'une épée à l'heure de l'extrême détresse (« Ein Schwert verhieß mir der Vater, ich fänd' es in höchster Not » : « Le fer promis par mon père pour vaincre au péril pressant ! »). Une lueur apparaît un court instant dans le frêne autour duquel a été construite la demeure d'Hunding. Cette lueur lui évoque le beau regard de Sieglinde. Cette dernière revient bientôt : celle qui a été arrachée à sa famille et mariée de force a fait boire à son époux un breuvage soporifique pour venir en aide à Siegmund. Elle lui révèle l'existence d'une épée mystérieuse qu'un vieillard a autrefois plantée dans le frêne de la demeure et qu'aucun homme, même le plus puissant, n'a réussi pour l'instant à déloger (« Eine Waffe laß mich dir weisen : o wenn du sie gewännst ! » : « Que d'une arme ici je t'instruise ! Ah ! si tu peux l'avoir ! »). Le vent du printemps se lève brusquement, et la lune, apparue à travers la porte[...]

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure et de Sciences Po Paris, assistant à l'université Marc Bloch (Strasbourg), critique musical

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Média

Hans Hotter - crédits : Erich Auerbach/ Hulton Archive/ Getty Images

Hans Hotter