LALLEMANT ou LALLEMAND GEORGES (1575 env.-env. 1635)
Peintre français dont l'œuvre ne nous est parvenue qu'à l'état fragmentaire, Georges Lallemant aurait probablement sombré dans l'oubli si son atelier, ouvert à Paris dès 1601, n'avait été fréquenté par des artistes de plus grande envergure : Poussin, Philippe de Champaigne, La Hyre et Claude Vignon. Né à Nancy, il leur apportait, par sa formation lorraine, le reflet du maniérisme allemand et néerlandais, et de l'art de Bellange, tandis que certains sujets et la mise en page montrent que le caravagisme ne lui est pas resté totalement étranger. D'ailleurs son succès est attesté par de nombreuses commandes de tableaux d'église et de projets de tapisserie, souvent reproduits par la gravure. Il n'en reste, en toute certitude, qu'un tableau de 1611 en grande partie repeint (Ex-voto des échevins de Paris, musée Carnavalet, Paris), Assomption (vers 1618-1620) de la voûte de la chapelle de la Vierge, Vierge de pitié à Saint-Nicolas-des-Champs à Paris (1620), une gravure originale (Salomé recevant la tête de saint Jean-Baptiste) et le dessin des Évangélistes Jean et Matthieu (Louvre, Paris), identifiable d'après une gravure de L. Büsinck. Mais une Adoration des mages (Ermitage, Saint-Pétersbourg) et quelques dessins (L'Entremetteuse, Musée lorrain, Nancy ; Guerrier à l'antique, Louvre, Paris) ont pu lui être attribués avec une grande vraisemblance. On y retrouve un peu de la fougue de Bellange, dont Lallemant a d'ailleurs repris certaines compositions ; comme dans la gravure de Salomé, les effets de lavis, les hachures, le trait qui se termine en virgules fiévreuses arrondissent et gonflent les volumes. Ce graphisme reste l'aspect le plus intéressant de l'art de Lallemant.
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Écrit par
- Claude LAURIOL : historienne d'art
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