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LAMPRIS GUTTATUS

Caractéristiques du lampris royal

Lampris royal - crédits : Juniors Bildarchiv/ Age Fotostock

Lampris royal

Les travaux menés par Nicholas Wegner et son équipe ont démontré que le lampris royal développe un mode de production et de conservation de la chaleur corporelle unique chez les poissons. Chez cette espèce, ce ne sont pas des muscles situés profondément dans le corps qui élèvent la température corporelle, mais les muscles responsables de la mise en mouvement de ses grandes nageoires pectorales. Si la plupart des poissons se propulsent par des oscillations latérales de leur queue ou de la partie arrière de leur corps, le lampris royal, quant à lui, utilise ses nageoires pectorales, comme s’il volait dans l’eau. Ses muscles pectoraux sont proportionnellement les plus développés parmi tous les poissons. En plus de ces muscles locomoteurs, le muscle oculomoteur, qui fait se mouvoir l’œil pendant la nage, semble être responsable d’une partie de la chaleur produite dans la région crânienne.

Une autre caractéristique remarquable du lampris royal concerne la manière dont il conserve sa température corporelle. Les arcs branchiaux qui supportent les branchies, lieux d’échanges des gaz, mais également de température, sont recouverts d’une épaisse couche de graisse isolante. Mais, surtout, les vaisseaux qui conduisent le sang vers les branchies (vaisseaux dits afférents) et les vaisseaux qui en repartent avec le sang oxygéné (vaisseaux dits efférents) forment des réseaux admirables artério-artériels (le système veineux n’est pas impliqué dans cette structure). De cette manière, le sang qui sort des branchies, oxygéné, mais refroidi par le milieu extérieur, se réchauffe au contact du sang désoxygéné, plus chaud, arrivant dans les branchies.

Quels sont les avantages de l’endothermie pour le lampris ? Cet animal se nourrit essentiellement de petits poissons et de calamars qu’il capture entre 40 et 300 mètres de profondeur. Plusieurs poissons pélagiques se nourrissent de cette manière en effectuant des plongées profondes. Mais ces descentes vers des eaux froides abaissent la température corporelle des poissons qui doivent régulièrement remonter près de la surface pour se réchauffer. Les mouvements d’opahs observés par satellite montrent que, grâce à leur métabolisme, ces animaux passent beaucoup plus de temps dans les eaux profondes que d’autres espèces aux comportements proches, telles que les thons.

— Lionel CAVIN

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Écrit par

  • : conservateur du département de géologie et paléontologie au Muséum d'histoire naturelle de la ville de Genève

Classification

Média

Lampris royal - crédits : Juniors Bildarchiv/ Age Fotostock

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