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LANDES

Situées dans le Bassin aquitain, en bordure de l'océan Atlantique, sur 230 kilomètres, de la Gironde à l'Adour, les Landes ont la forme d'un triangle, dont les sommets sont la pointe de Grave, Nérac et Bayonne. Le département du même nom couvre quelque 9 250 kilomètres carrés et constitue l'une des cinq composantes de la région Aquitaine. Leurs 14 200 kilomètres carrés sont couverts d'un sable détritique, épais de 20 à 60 mètres selon les endroits, arraché par l'érosion aux Pyrénées et au Massif central et épandu par les vents dans cette dépression, déjà emplie de sédiments marins. Le réseau hydrographique existant a été recouvert et l'élévation du niveau de la mer à chaque déglaciation, au cours du Quaternaire, a empêché la reprise du drainage. La surface de cet ensemble est plane, et le seul relief résulte de la présence des dunes. Les dunes continentales ne dépassent pas 15 mètres de hauteur ; elles sont fixées par la végétation. Les dunes maritimes, toujours en remaniement, sont plus hautes et s'élèvent jusqu'à plus de 100 mètres (dune du Pilat ou Pyla) ; encore actives, elles avançaient vers l'intérieur, et on a été obligé de les fixer. Sur ces faibles pentes, le drainage est difficile et entraîne dans ce sol lessivé et pauvre en humus, imbibé d'eau, la formation de l'alios (sable cimenté en un grès ferrugineux et imperméable), à moins de 1 mètre de profondeur, par les eaux de pluie chargées de silice et de matières organiques au cours de l'infiltration. En arrière de cette bande de dunes vives, large de 8 à 10 kilomètres, continue tout le long de la côte, se sont formés de grands étangs d'eau douce, recueillant les apports de rares cours d'eau indécis et des fossés de drainage, reliés à la mer par des passes étroites. La côte rectiligne n'est accidentée que par le bassin d'Arcachon, qui couvre 15 500 hectares à marée haute. Le climat est océanique : la moyenne des températures à Arcachon est de 5,7 0C en janvier et de 20 0C en juillet ; les précipitations croissent du nord au sud : de 800 à 1 000 millimètres par an.

L'actuel paysage forestier date du xixe siècle ; il succède à un paysage de landes sur sols mal drainés et de forêts de feuillus, trouées de clairières de culture sur sols drainés naturellement ; à la fin du xviiie siècle, des pins maritimes avaient été plantés sur les dunes maritimes, et au début du xixe siècle Nicolas Brémontier a généralisé la plantation de gourbet (Ammophila arenaria) sur les dunes, suivie d'un semis de pins ; 700 000 hectares restaient incultes ; la grande action a commencé après 1857, dirigée par Jules Chambrelent, qui a fait creuser des canaux de drainage profonds de 50 centimètres, défoncer l'alios, planter une forêt de pins couvrant 780 000 hectares, et des chênes, le tout s'étendant sur 843 000 hectares. La monoculture du pin a été la richesse de cette région jusqu'en 1930. Le pin a fourni de nombreux produits : poteaux de mine, traverses de chemin de fer, bois de construction ; on en extrait du goudron, de l'acide pyroligneux ; de la résine on tire par distillation l'essence de térébenthine employée en pharmacie ainsi que dans de nombreux produits (peintures, vernis, cirage, etc.). À partir des années 1960, la concurrence des bois du Nord, d'Amérique et de la pétrochimie a entraîné une grave crise qui a eu pour résultat le mauvais entretien des pinèdes, l'extension des marécages et des incendies, qui ont détruit 40 p. 100 de la forêt. Pour y remédier, l'Office national des eaux et forêts a pratiqué une sylviculture intensive en vue de remettre en valeur la forêt : plantation de 200 à 250 pins à l'hectare, de chênes au milieu des pins ; pratique de coupures pare-feu limitant les risques en cas d'incendie. L'industrie papetière a été développée et demeure, avec d'autres[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S.et au C.E.R.I. (Fondation nationale des sciences politiques)

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