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LANGAGE (FONCTIONS DU)

Théorie de l'énonciation et théorie des actes de langage

Dans la seconde moitié du xxe siècle, deux courants majeurs défendent à leur tour une approche essentiellement communicative du langage : les théories de l'énonciation d'une part, la théorie pragmatique des actes de langage d'autre part. Toutes deux insistent sur l'importance de la dimension intersubjective dans la construction de la signification. Les théories de l'énonciation (en particulier à travers les travaux d'Émile Benveniste et d'Antoine Culioli) s'efforcent de décrire les traces de l'inscription, dans le système même de la langue, de ses conditions d'utilisation. Tout énoncé comporte en effet des termes qui renvoient non pas à des référents extralinguistiques, mais à l'acte d'énonciation lui-même. L'émetteur, le récepteur, le lieu et le moment de l'énonciation se trouvent pour ainsi dire « mis en scène » dans l'énoncé, où ils définissent un système de « coordonnées énonciatives » permettant le calcul des diverses valeurs référentielles personnelles, modales, spatiales et temporelles. Pour les tenants de la théorie pragmatique des actes de langage (John Austin, John Searle, Peter Strawson), la signification complète d'un énoncé résulte, par-delà la signification littérale induite par le lexique et la forme syntaxique de l'énoncé, de la valeur de l'acte illocutoire traduit par l'énoncé (c'est-à-dire du type d'acte accompli par l'émetteur en direction du récepteur, à travers l'énoncé : demande, promesse, menace, etc.) ainsi que de la valeur de l'acte perlocutoire auquel correspond l'énoncé (c'est-à-dire du type d'effet que l'émetteur entend produire sur le récepteur grâce à l'énoncé : émotion, intimidation, agacement, admiration, etc.).

De son côté, la dimension représentationnelle du langage connaît également des adeptes tout au long du xxe siècle. Le courant dit « psychomécanique » du linguiste Gustave Guillaume, à qui l'on doit Langage et science du langage (1964, recueil posthume d'articles parus entre 1933 et 1958), en est un exemple. Pour Guillaume, la pensée, indépendante du langage, se saisit elle-même via la langue, révélant ainsi ses schèmes profonds.

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