LANGUE BLEUE MALADIE DE LA ou BLUE TONGUE ou FIÈVRE CATARRHALE OVINE
De graves conséquences économiques
La situation a été un temps critique pour l’élevage. En ce qui concerne les bovins, la mortalité n’est pas très importante, mais les manifestations pathologiques réduisent fortement leur rentabilité. Les pertes du cheptel ovin ont en revanche atteint de hauts niveaux en 2008, période de climax de la maladie en France. Mais, surtout, les mesures visant à limiter la circulation du virus ont bloqué les échanges commerciaux, notamment avec les pays de l'Europe du Sud (Italie et Espagne surtout), acheteurs traditionnels de jeunes bovins nés en France. Ces pays, bien qu'ils soient eux-mêmes contaminés par d'autres variants du virus, ont cherché ainsi à retarder l'arrivée sur leur territoire du redoutable sérotype 8.
En l'absence de possibilités réelles de lutte contre les vecteurs, et les limitations à la circulation des animaux étant peu efficaces, seule la vaccination a montré qu’elle pouvait restreindre la propagation de la maladie à la condition que ces vaccins soient actifs contre les sérotypes dominants dans la région concernée. On distingue les vaccins vivants, largement utilisés du fait de leur faible coût, mais à risque (tératogène) chez les brebis gestantes, et les vaccins inactivés, plus sûrs mais plus coûteux. Ces derniers dirigés contre les sérotypes pathogènes 1, 2, 4 et 8 sont désormais les seuls autorisés en Europe, depuis 2008.
Bien avant la Covid-19, la maladie de la langue bleue s’est révélée un exemple significatif de ce que peut être l'expansion d'une maladie infectieuse dans le monde moderne. Alors qu'elle évoluait à bas bruit dans son aire de répartition historique en Afrique, le commerce international en a introduit un variant qui a trouvé, en Europe, des insectes très abondants capables de le vectoriser. Le temps nécessaire à la production de doses vaccinales spécifiques en quantités nécessaires a suffi à l'épizootie pour s'étendre sur une très grande partie de l'Europe, et y affecter gravement l'élevage. Avec une couverture vaccinale adaptée et sous réserve de l’émergence de nouveaux variants, la maladie est devenue raisonnablement sous contrôle en dépit de la circulation à bas bruit du virus et de la manifestation de quelques cas sporadiques.
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Écrit par
- René HOUIN : professeur honoraire à la faculté de médecine, médecin biologiste honoraires des hôpitaux de Paris, membre de l'Académie vétérinaire de France
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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