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PASHTO LANGUE & LITTÉRATURE

Morphologie et lexique

La morphologie présente des traits nettement archaïques à côté de caractères qui se retrouvent dans l'ensemble du groupe iranien. Par rapport à la plupart des dialectes iraniens modernes, le pashto se caractérise par la conservation de deux genres grammaticaux, le masculin et le féminin. La distinction est soit purement morphologique, soit aussi sémantique. Il n'y a plus, à proprement parler, de déclinaison en pashto, mais plutôt deux thèmes différents dont le premier est employé indifféremment pour le nominatif et l'accusatif, tandis que le second, appelé cas oblique, permet la construction, par préfixation ou suffixation de morphèmes, d'un génitif, d'un datif, d'un ablatif, d'un locatif. Le cas oblique à l'état pur sert également d'instrumental ou d'agentif avec le prétérit des verbes transitifs qui, comme dans d'autres dialectes iraniens, changent de diathèse à ce temps. Dans le système pronominal, outre un pronom indépendant bien attesté pour les deux premières personnes et survivant à l'état de traces pour la troisième, on mentionnera l'existence d'un système de pronoms suffixes, comme dans d'autres dialectes iraniens et dans les langues sémitiques. Ces pronoms sont utilisés comme pronoms définis, personnels, démonstratifs ou réfléchis. Le système verbal est assez simple : à partir d'un thème du présent, on construit l'impératif et le présent ; à partir d'un thème de prétérit, le prétérit et le conditionnel. Trois verbes auxiliaires permettent la formation de temps composés.

L'influence étrangère se manifeste surtout dans le lexique. Les emprunts au persan, à l'arabe et aux prākrits (entre autres au sindhī) sont très nombreux. Beaucoup ont été adaptés à la phonologie du pashto, mais d'autres coexistent sous leur forme d'origine et sous leur forme pashto, ainsi parākh, « étendu », forme adaptée, à côté de farākh.

Les dialectes sont très vivants. On distingue des dialectes « doux », au sud et à l'ouest, qui conservent sh et zh et des dialectes « durs », au nord-est, où ces phonèmes passent respectivement à kh et gh, par exemple pashto/pakhto. Le wanetsi, parlé au nord du Baloutchistan, présente des traits particuliers dus probablement au fait de sa séparation précoce d'avec les autres dialectes pashto.

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Écrit par

  • : docteur en philosophie et lettres, professeur ordinaire à l'université de Louvain

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