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LANGUEDOC, histoire

L'adaptation au monde moderne

L'Ancien Régime

Au xvie siècle s'amorce une renaissance économique indubitable. Des travaux récents ont mis en lumière l'accroissement démographique au cours de cette période et le miracle de la culture du pastel, qui a fait la fortune de Toulouse et de son arrière-pays. Parallèlement, l'influence de la Réforme croît, particulièrement en Cévennes ; le calvinisme apporte au Languedoc d'abord les éléments d'une révolution ascétique, plus tard ceux d'une révolution bourgeoise. Après de violentes guerres de religion, l'édit de Nantes rétablit la paix, mais pas pour longtemps. Sa révocation par Louis XIV amène les dragonnades, les abjurations superficielles : pour échapper à la mort, les protestants languedociens se cachent dans le désert cévenol, où ils demeureront jusqu'à la Révolution.

Malgré tout, l'expansion économique continue aux xviie et xviiie siècles, grâce à la sage administration des intendants résidant à Montpellier, grâce aussi à la construction par Riquet du canal du Midi (1666-1681).

Révolution et contre-révolution

La Révolution, qui a réussi à briser la puissance du parlement de Toulouse et le vieux cadre provincial, a été accueillie avec enthousiasme par la bourgeoisie protestante du bas Languedoc et, d'une manière plus générale, par les classes sociales urbaines. En revanche, la noblesse, très riche dans le haut Languedoc, résiste avec l'aide des masses rurales pauvres et ignorantes et favorise la contre-révolution. Deux noms, sous la Restauration et la monarchie de Juillet, incarneront bien ces tendances antagonistes : le comte de Villèle, appartenant à la noblesse toulousaine, qui gouverna la France de 1822 à 1828 et qui symbolise la volonté de revenir à l'Ancien Régime, et Guizot, d'une famille nîmoise, bourgeoise et protestante, qui lui succédera de 1840 à 1848 et qui est traditionnellement considéré comme le représentant type de la bourgeoisie portée au pouvoir par la Révolution, avec son fameux « Enrichissez-vous ! ». Sous le second Empire, noblesse et bourgeoisie seront d'accord pour empêcher l'avènement d'un régime trop démocratique. Finalement, c'est sous la IIIe République que la Révolution devait triompher ici de la contre-révolution.

— Jean SENTOU

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Écrit par

  • : professeur d'histoire contemporaine à la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse

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Média

Cathares expulsés de Carcassonne, 1209 - crédits : British Library/ AKG-images

Cathares expulsés de Carcassonne, 1209

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