FINNO-OUGRIENNES LANGUES
Développements historiques
Tard venues au rang de langues nationales, les langues finno-ougriennes occidentales ont cependant des traditions littéraires écrites d'origine plus ou moins lointaine. Le hongrois, le plus anciennement attesté de la famille (textes vers 1200), a des productions littéraires appréciables à partir du xvie siècle, époque à laquelle apparaissent des textes en estonien et en finnois. Les premiers textes finnois de valeur sont des traductions de textes bibliques dues à l'évêque luthérien Michel Agricola, au milieu du xvie siècle. Quant au célèbre Kalevala, s'il repose sur de vieilles traditions populaires, il n'a été composé qu'au xixe siècle.
Les littératures européennes d'expression finno-ougrienne restent mal connues en raison de l'obstacle linguistique : le finnois et le hongrois, dont l'intérêt pratique est à peu près nul hors des frontières de la Finlande et de la Hongrie, et qui passent (non sans raison, mais avec quelque abus) pour particulièrement difficiles, sont fort peu pratiqués dans le monde. Si on commence à prendre conscience de la richesse de la littérature hongroise et à lui accorder une place de choix dans les littératures européennes, on n'a souvent à l'étranger, malgré les traductions, aucune connaissance de la littérature finnoise, le Kalevalamis à part.
Les milieux culturels dans lesquels les langues d'origine finno-ougrienne ont évolué les ont mises au contact de langues d'autre origine et de structure toute différente. C'est ainsi que les langues indo-européennes germaniques, ou slaves, parlées par les peuples au contact desquels et souvent sous la domination desquels ont vécu les populations parlant des langues finno-ougriennes, ont exercé une influence profonde sur ces langues. Il faut d'ailleurs tenir compte de l'action systématique des élites ; l'exemple du hongrois est particulièrement net : plusieurs fois dans l'histoire, les lettrés hongrois ont voulu hausser leur langue au niveau des langues de civilisation qu'ils pratiquaient et il en est résulté, suivant les époques, une influence slave, latine, allemande, française, italienne, anglaise, et une série de « rénovations linguistiques » qui ont profondément transformé le hongrois.
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Écrit par
- Jean PERROT : professeur émérite de l'université de Paris-XIII, président fondateur de l'Institut international Charles-Perrault
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