LANTINS ARNOLD & HUGO DE (déb. XVe s.)
Musiciens liégeois appartenant à l'école franco-flamande du xve siècle. Les Lantins sont peut-être frères, Hugo étant alors l'aîné. Il vécut au moins une quinzaine d'années (1415-1430 env.) à Venise où il composa un motet, Christus vincit (1423), lors de l'intronisation du doge Foscari, et une chanson Tra quante regioni, pour le mariage de Cleofe Malatesta de Pesaro et de Théodore Paléologue (1420), fils de l'empereur de Byzance ; on connaît en outre de lui une trentaine d'œuvres (motets, chansons françaises et italiennes), dispersées dans des manuscrits italiens. Son style le rattache à Ciconia (début xve s.).
Arnold a vraisemblablement, lui aussi, séjourné à Venise, où une de ses chansons fut publiée (1428). Il fut chantre à la chapelle pontificale d'Eugène IV (1431), au même moment que Dufay. On possède de lui des motets, des fragments de musique d'église, la messe Verbum incarnatum, qui inaugure le genre de la messe unitaire.
Dans la chanson profane, les deux Lantins témoignent d'une préférence pour le rondeau, forme évoluée du virelai, qu'ils traitent à deux voix (cantus, ténor) sur un instrument accompagnateur (contraténor). C'est à la chanson profane que la messe a emprunté l'usage d'une voix solo avec ténor et contraténor confiés aux instruments. Ainsi, dans un Gloria de Hugo, les voix chantent le triplum et le ténor, tandis qu'un instrument joue le contraténor.
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
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