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LANZA DEL VASTO JOSEPH JEAN LANZA DI TRABIA-BRANCIFORTE dit (1901-1981)

Lanza del Vasto - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Lanza del Vasto

Disciple de Gandhi, apôtre de la non-violence et précurseur des croisades pour l'environnement, Lanza del Vasto naît à San Vito dei Normanni (Italie) ; fils d'une famille aristocratique, il a milité pour ses idéaux par la plume (Judas, 1938 ; Pèlerinage aux sources, récit publié en 1944 du premier voyage qu'il fit aux Indes en 1936 ; Principes et préceptes du retour à l'évidence, 1949 ; Commentaire de l'Évangile, 1951 ; Vinoba ou le Nouveau Pèlerinage, 1954 ; Approches de la vie intérieure, 1962 ; L'Arche avait pour voilure une vigne, 1978) et, plus encore, pour la création de communautés fraternelles.

Il ne se lasse pas de dénoncer les « quatre fléaux » de l'humanité contemporaine (guerre, sédition, misère, servitude). Celui que Gandhi nommait « Shantidas » (Serviteur de la paix), à la fois saint François d'Assise et sage hindou, mène une vie ascétique dans la communauté de l'Arche à Bollène, puis à la Borie-Noble dans le haut Languedoc, après avoir animé pendant quatre années une communauté analogue en Saintonge, en fondant l'existence matérielle sur le travail agricole et l'artisanat, et l'expérience spirituelle sur la méditation. Pour lui, la science, vraie à son niveau propre et bienfaisante dans certaines de ses branches, est faussée quant à son orientation. Elle devient « le plus formidable renouvellement du péché originel », dans la mesure où elle sert l'unique recherche du profit, symbolisé par le fruit dont parle le récit biblique de la faute d'Adam et d'Ève. La bombe atomique en est la conséquence absurde et effroyable.

Retiré à l'Arche, « groupement de familles de toutes confessions qui tentent l'expérience d'appliquer le principe « non violent » à tous les plans de la vie », Lanza del Vasto ne se désintéressait aucunement des affaires du monde : jeûne public à Clichy en 1959 pour protester contre la torture en Algérie ; soutien aux objecteurs de conscience français et espagnols, manifestations multiples parfois réprimées brutalement, lettre au président de la République française en 1972 contre l'agrandissement du camp du Larzac, etc. Au nom de la non-violence, il dénonçait toutefois les attentats qui « desservent notre cause en prétendant la servir ».

De sa conviction essentielle, il tirait un lyrisme religieux et prophétique qui lui permit de mériter pleinement le titre de poète dont il se réclamait volontiers. Il dirigea fermement sa communauté des « gandhiens de l'Occident », dont s'inspirent plusieurs autres groupes, principalement dans le midi de la France, l'ensemble comportant plusieurs centaines de militants actifs.

— Paul-Jean FRANCESCHINI

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Lanza del Vasto - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

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Autres références

  • VIOLENCE (notions de base)

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    • 3 527 mots
    ...pour que certains théoriciens prennent leurs distances par rapport à ces justifications de la violence. Ainsi sont nées les doctrines de la non-violence, dont Gandhi (1869-1948) et son disciple Lanza del Vasto (1901-1981) ont été les figures de proue. Souvent caricaturée, la non-violence prônée par Gandhi...