LAOS
Nom officiel | République démocratique populaire lao (LA) |
Chef de l'État | Thongloun Sisoulith (depuis le 22 mars 2021) |
Chef du gouvernement | Sonexay Siphandone (depuis le 30 décembre 2022) |
Capitale | Vientiane |
Langue officielle | Lao |
Unité monétaire | Kip (LAK) |
Population (estim.) |
7 658 000 (2024) |
Superficie |
236 800 km²
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Une mosaïque ethnique
Le Laos est le pays indochinois qui comporte le plus grand nombre d'ethnies différentes. À la difficulté que crée cette multiplicité s'ajoute le fait qu'il n'existe guère de monographies ni même d'ouvrages généraux sérieux sur le sujet ; il en va de même des statistiques.
En gros, sur les quelque 5 600 000 habitants que compte le Laos en 2005, environ 1 250 000 parlent des langues môn- khmer, 3 530 000 des langues thaï-kadai et 700 000 des langues tibéto-birmanes.
Indonésiens aux parlers môn-khmer
Les Kha
Les Kha sont les plus anciens occupants actuellement survivants du sol laotien ; les Thaï les ont refoulés des terres irrigables vers celles des régions accidentées et boisées du Laos (ils les appellent kha, c'est-à-dire « sauvages, esclaves »).
Du nord au sud, les plus importantes de ces tribus sont celles des Phu Thaï (« petits hommes », en thaï). Très nombreux dans la province de Phong Saly, bouddhistes peu convaincus, ils n'incinèrent que les corps de leurs moines et enterrent les autres. Les Khmu occupent aussi cette province, mais la débordent largement et s'étendent sur les provinces limitrophes de Hua Khong, de Luang Prabang et de Sayabury. Les Lamet, objet d'une monographie remarquable de Karl Izikowitz, sont installés au nord-ouest de Luang Prabang dans le Hua Khong. Les Phu Theng (en thaï, « hommes d'en haut »), qui habitent le Luang Prabang, sont en outre représentés dans la province de Vientiane. Des Phu Thaï, des Bô, Sô et Sek, qui parlent thaï lao, peuplent les dolines de la fantastique région calcaire à lapiés du Kham Muan. Dans la province de Savannakhet, il y a encore des Sô, Phu Thaï, Alkak, Leu, Kattang, Tahoï. Des Souei, Phu Thaï, Alak, Nghê, Kassen, Boloven demeurent dans la province de Saravane.
Pratiquant l'écobuage, les Kha cultivent le riz et, pour ménager le sol, se déplacent dans un cercle forestier assez restreint, propriété du village. Ils élèvent de la volaille, des chiens, des porcs, des buffles, ces derniers pour les sacrifier et les manger rituellement. Ils se livrent collectivement à la cueillette, à la pêche et à la chasse, qui complètent leurs ressources alimentaires. La bière de riz – fermentée dans des jarres et bue avec des chalumeaux, lors des fêtes – le bétel et le tabac sont en usage chez tous. Chaque village vit en autarcie et produit les ustensiles, outils, armes, tissus nécessaires (autrefois le tapa, ou écorce battue, était répandu).
Certains villages ont, cependant, une production spécialisée qui est échangée ou vendue : poterie, vannerie, métallurgie, orfèvrerie. Le transport s'effectue à dos d'homme au moyen de hottes soutenues par un bandeau frontal. Les éléphants servent au traînage des bois, parfois à la chasse au tigre à dos d'éléphant ; le plus souvent ils sont des montures de prestige, acquis et vendus à ce titre aussi aux Lao. Leur capture et leur dressage sont l'affaire de certaines tribus, celle des Boloven par exemple. Les guerres intestines étaient endémiques autrefois et justifiaient la possession d'une riche collection d'armes : arbalètes redoutables, lances, javelines, sabres et haches à lames longues et à manches recourbés en crosse, boucliers tantôt circulaires (en bois), tantôt oblongs (en vannerie recouverte de cuir laqué).
Les tribus Kha construisent des habitations sur pilotis, en bois et bambou, dont le toit est en chaume ou parfois en vannerie d'un travail remarquable. Elles sont familiales ou claniques et abritent tous les membres d'une même lignée, avec les familles alliées. Les villages, sub-circulaires ou allongés, possèdent une maison des hommes au centre et une esplanade sacrificielle pour les fêtes. Les greniers sont généralement sur pilotis et très écartés des maisons.
Les vêtements sont différents selon[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Madeleine GITEAU : membre de l'École française d'Extrême-Orient
- Christian LECHERVY : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Paul LÉVY : ancien directeur de l'École française d'Extrême-Orient, président honoraire de la Ve section de l'École pratique des hautes études (sciences religieuses), président fondateur de la Société des études euro-asiatiques, musée de l'Homme
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Médias
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