LAOS
Nom officiel | République démocratique populaire lao (LA) |
Chef de l'État | Thongloun Sisoulith (depuis le 22 mars 2021) |
Chef du gouvernement | Sonexay Siphandone (depuis le 30 décembre 2022) |
Capitale | Vientiane |
Langue officielle | Lao |
Unité monétaire | Kip (LAK) |
Population (estim.) |
7 658 000 (2024) |
Superficie |
236 800 km²
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Histoire
Le Laos, avec ses nombreuses vallées, a été, dès les temps préhistoriques un lieu de passage et un carrefour de routes où ont transité (et aussi séjourné) des populations très diverses (Austronésiens, Austro-Asiatiques...). Les plus anciens occupants connus sont des peuplades à qui on peut attribuer une origine indonésienne, d'idiomes môn-khmers. Elles vivent aujourd'hui dans l'est, le sud-est et le sud du pays, où les ont refoulées, au cours des âges, les Khmers et les Thaïs. On les désigne sous le nom général de Kha (sauvages, esclaves) que leur ont donné les Thaïs. Venus plus tard, les Khmers ont occupé tout le bassin moyen du Mékong, sur les deux rives, asservissant les Indonésiens (Kha) et les Môn ou les refoulant vers les zones montagneuses boisées. L'empire khmer s'étendit, pendant des siècles, sur une grande partie du Laos actuel, jusqu'au coude du grand fleuve et c'est sous son influence que s'indianisèrent, et se convertirent au bouddhisme, les souverains locaux kha et môn.
Les Thaïs, venus du nord (Yunnan) par Dien Biên Phu et les vallées de la Nam Ou et de la Nam Suong, atteignirent le Mékong vers le xie siècle et nouèrent des relations avec l'empire khmer. Parmi ces Thaïs, certains, les Lao, fondèrent sur la rive gauche du Mékong, au confluent de la Nam Kham, une principauté, le Muong Xua, avec comme capitale Xieng Tong (la future Luang Prabang). D'autres, les Lao Phuan, s'établirent plus à l'est, dans la plaine de Xieng Khouang. Ces Lao subjuguèrent les Kha, tout en repoussant la majorité d'entre eux vers les montagnes. Le Muong Xua accepta la suzeraineté des rois d'Angkor et leur influence civilisatrice. Un de ses princes, Fa Ngum, en querelle avec sa famille, s'exila à Angkor, où il épousa une parente du roi khmer. Puis, avec l'appui de ce dernier, il s'empara du Bassac (Champassak) et de Xieng Khouang et finalement, en 1353, s'installa sur le trône à Xieng Tong. Il fonda le royaume du Lan Xang (Million d'éléphants).
Le royaume du Lan Xang
D'Angkor, Fa Ngum avait apporté une statue précieuse du Bouddha, le Pra Bang, qui allait devenir le palladium du royaume. Il adopta le système politique khmer mais conserva de nombreuses structures thaïes. La société du Lan Xang était très hiérarchisée, avec une noblesse militaire et administrative, une « roture » de cultivateurs et d'artisans et enfin des esclaves. Roi conquérant, Fa Ngum imposa son autorité à de nombreux vassaux, occupa une grande partie du plateau de Korat et défia Ayuthia et Sukhothaï. Ses audaces conduisirent sa famille à le détrôner en 1373. Mais les chefs locaux soumis, devenus gouverneurs de provinces ou de pays (muong), continuèrent à diriger leurs fiefs de façon très autonome. La persistance de ces petits fiefs, aux ressources agricoles limitées, que la configuration du terrain, accidenté et boisé, protégeait de leurs voisins, caractérise l'histoire des principautés laotiennes et explique que n'ait pu se constituer un fort État unitaire.
Le Lan Xang envoya des forces au chef vietnamien Lê Loi en lutte contre les Chinois (1421) mais la trahison, au moment décisif, de l'armée lao créa chez les Vietnamiens une défiance tenace à l'égard du Lan Xang. En 1479, les Vietnamiens envahirent le Lan Xang, et prirent Xieng Khouang et Xieng Tong. Cette guerre fut néanmoins sans lendemain. Non seulement le Lan Xang reprit avec le Vietnam des relations normales, mais il devint, pendant l'usurpation des Mac, le refuge des partisans de la dynastie Lê.
Les Lao, qui avaient adopté le bouddhisme theravada, cherchèrent à l'imposer à l'ensemble des peuples du royaume. En 1527, un édit du roi Pothisarat interdit le culte sanglant des génies tutélaires et esprits (phi), ce qui provoqua la résistance des populations animistes des[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Madeleine GITEAU : membre de l'École française d'Extrême-Orient
- Christian LECHERVY : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Paul LÉVY : ancien directeur de l'École française d'Extrême-Orient, président honoraire de la Ve section de l'École pratique des hautes études (sciences religieuses), président fondateur de la Société des études euro-asiatiques, musée de l'Homme
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Médias
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