LAOS
Nom officiel | République démocratique populaire lao (LA) |
Chef de l'État | Thongloun Sisoulith (depuis le 22 mars 2021) |
Chef du gouvernement | Sonexay Siphandone (depuis le 30 décembre 2022) |
Capitale | Vientiane |
Langue officielle | Lao |
Unité monétaire | Kip (LAK) |
Population (estim.) |
7 658 000 (2024) |
Superficie |
236 800 km²
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Reconstruction et développement
L'union nationale va rester un vœu pieux. En effet, le Front pousse rapidement son avantage et recourt, si nécessaire, à la contrainte pour asseoir son emprise sur le pays, principalement dans la vallée du Mékong. Après le report des élections générales qui devaient se dérouler en juillet, plus rien ne s'oppose à la prise du pouvoir par le Front. C'est chose faite vingt-deux ans après l'indépendance : le 2 décembre 1975, le Laos abolit sa monarchie – le 29 novembre, le roi Savang Vatthana (1907-1978) a été contraint d'abdiquer à Luang Prabang – et devient la République démocratique populaire lao (R.D.P.L.). Le prince Souphanouvong (1909-1995) est élu chef de l'État et Kaysone Phomvihane (1920-1992), chef du gouvernement révolutionnaire.
La victoire des comités révolutionnaires qui se sont formés dans les villes de la région de Vientiane au printemps de 1975 et du Front patriotique lao (Neo Lao Haksat) est, en réalité, celle du Parti communiste agissant sous le nom de Parti populaire révolutionnaire lao (P.P.R.L.). Elle est effective depuis le 23 août et l'installation de l'administration révolutionnaire dans la capitale. Le succès politico-militaire final des unités du Pathet Lao a été précipité par la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges (17 avril) puis celle de Saïgon (30 avril) par les communistes vietnamiens.
De 1975 à 1979 : collectivisation et exode
La réunification territoriale après des décennies de combats s'accompagne de la fermeture de la frontière thaïlandaise (novembre 1975-juillet 1976), l'arrêt en juin 1975 de l'aide américaine et une collectivisation brutale des terres et des biens visant à remodeler en profondeur la société en éliminant les legs du passé. Tout en héritant d'une situation humaine et économique difficile, les nouveaux dirigeants vont conduire des politiques qui ne font, dans un premier temps, qu'aggraver la situation.
Meurtri par une guerre civile nourrie par les rivalités des grandes puissances et leurs affidés de la sous-région (Thaïlande, Vietnam), le Laos sort du conflit avec un bilan humain effroyable. Les bombardements américains et les combats au sol qui ont opposé les troupes du Pathet Lao et leurs alliés vietnamiens aux partisans du gouvernement royal on forcé près de sept cent cinquante mille personnes à quitter leur lieu de résidence (soit un quart de la population de l'époque), ont causé la mort d'au moins deux cent mille personnes et fait deux fois plus de blessés. Les conséquences des affrontements se font durablement sentir. De multiples sources d'eau et de nombreux terrains s'avèrent inexploitables, pollués par les épandages d'agent « orange », de napalm et de millions d'engins non explosés, en particulier dans la plaine des Jarres et le long du réseau des pistes Hô Chi Minh, utilisé par l'armée vietnamienne pour approvisionner ses troupes au sud du 17e parallèle.
Alors que l'une des premières préoccupations du nouveau régime est d'inciter au retour dans leur région d'origine les personnes déplacées par les combats, les premières années sont marquées par une rigide rhétorique révolutionnaire, un contrôle policier de la société dans le cadre de la lutte contre les ennemis de l'intérieur et la mise à l'écart de tous les collaborateurs de l'ancien régime. Les uns sont envoyés en camps de rééducation (samana, de 10 000 à 15 000 personnes), les autres sont dans l'obligation d'assister à des séances répétées d'éducation politique au cours desquelles ils se doivent de faire publiquement leur autocritique (tamniko san). Quant à ceux qui ont été « pervertis » par l'esprit capitaliste (drogués, prostituées...), ils sont incarcérés. Cette politique de terreur a conduit, de 1974 à 1979,[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Madeleine GITEAU : membre de l'École française d'Extrême-Orient
- Christian LECHERVY : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Paul LÉVY : ancien directeur de l'École française d'Extrême-Orient, président honoraire de la Ve section de l'École pratique des hautes études (sciences religieuses), président fondateur de la Société des études euro-asiatiques, musée de l'Homme
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
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Médias
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