LAOS
Nom officiel | République démocratique populaire lao (LA) |
Chef de l'État | Thongloun Sisoulith (depuis le 22 mars 2021) |
Chef du gouvernement | Sonexay Siphandone (depuis le 30 décembre 2022) |
Capitale | Vientiane |
Langue officielle | Lao |
Unité monétaire | Kip (LAK) |
Population (estim.) |
7 658 000 (2024) |
Superficie |
236 800 km²
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L'art du Laos
Architecture religieuse
L'art lao est essentiellement religieux. Des œuvres d'art ont été accumulées dans les monastères, les vat. On y a multiplié les constructions, toutes enrichies d'admirables décors architecturaux. On désigne habituellement le sanctuaire sous le nom très imprécis de « pagode ». C'est le plus souvent une salle rectangulaire ouverte à l'est par un porche et prolongée, parfois, à l'ouest, par un second porche. À l'intérieur, la salle peut être divisée en trois ou en cinq nefs par des rangs de colonnes : au fond s'élève l'autel bouddhique chargé d'innombrables statues du Buddha en maçonnerie, en bois, en bronze ; sur les murs se déroulent parfois des fresques, tandis que le sanctuaire reçoit un mobilier précieux. Dans le Tran-ninh et la région de Luang Prabang, le sanctuaire est couvert d'un immense toit en bâtière aux pentes incurvées ; à ses extrémités, l'arête du toit se relève en cornes faîtières. Ces toits, qui protègent l'édifice comme de larges ailes, découvrent, au-dessus des porches, de grands pignons ornés de frontons sculptés. Dans la région de Vientiane et la principauté de Champassak, les sanctuaires sont plus élevés ; il arrive que, sous le toit en bâtière, un toit inférieur en appentis à quatre pentes couvre un péristyle. Un des meilleurs exemples de ce type est sans doute le Vat Phra Keo de Vientiane, relevé de ses ruines.
Aux abords du sanctuaire s'élèvent des stūpa, les that. Sensiblement différents des stūpa indiens, les that lao présentent une grande variété de formes. Les that hémisphériques sont rares. La forme en cloche posée sur un soubassement rappelle les stūpa de Thaïlande et de Birmanie. La forme la plus typique du Laos comprend, au-dessus d'un soubassement mouluré, un bulbe galbé, appelé parfois « bulbe en carafe ». C'est cette forme qui a été reconstituée au sommet du That Luang de Vientiane.
Les cours des monastères abritent encore de nombreux édicules : salles de réunion, chapelles, bibliothèques. Imitant parfois la forme de tout petits sanctuaires, les chapelles sont le plus souvent de modestes constructions entièrement maçonnées, voûtées d'un berceau brisé ; d'un côté, sous un arc richement décoré, elles s'ouvrent par une porte aux vantaux ciselés. Destinées à abriter les manuscrits, les bibliothèques sont un peu plus vastes que les chapelles. Vientiane possède deux bibliothèques originales : à Vat In Peng, l'édifice, en forme de huche à pain, conserve une partie de son décor stuqué ; à Vat Sisakhet, les toits étagés de l'élégante bibliothèque révèlent une influence birmane.
Le décor et le mobilier
Sur les murs des sanctuaires et des that, les artistes lao ont modelé toute une parure en stuc parfois enrichie de plomb vitrifié : palmettes, rangs de pétales de lotus, animaux affrontés, personnages en prière. Du sanctuaire, actuellement détruit, de Yot Keo, à Vientiane, le décor stuqué a été partiellement préservé, en particulier deux orants aux lignes très belles. Presque tous les sanctuaires de quelque importance présentent, au-dessus de leurs baies en trapèze, un riche décor figurant, en bas relief, des architectures à étages décroissants surmontés d'une flèche, motifs d'une grande élégance qui couronnent harmonieusement les baies.
La blancheur des murs fait ressortir la décoration en bois sculpté et doré, enrichie de paillettes émaillées or, argent, carmin, turquoise. Des frontons décorent les pignons ; sous l'entrait, le fronton se prolonge par un pendentif ouvragé descendant entre deux arcs jumelés. Le décor végétal peut couvrir tout le triangle du fronton en une seule composition autour d'un personnage central ; mais, fréquemment, la surface est divisée en caissons. Orants et figures mythiques animent[...]
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Écrit par
- Philippe DEVILLERS : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
- Madeleine GITEAU : membre de l'École française d'Extrême-Orient
- Christian LECHERVY : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Paul LÉVY : ancien directeur de l'École française d'Extrême-Orient, président honoraire de la Ve section de l'École pratique des hautes études (sciences religieuses), président fondateur de la Société des études euro-asiatiques, musée de l'Homme
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Médias
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