LAQUE BURGAUTÉ
Ce terme, qui provient de burgau, nom vulgaire de diverses coquilles nacrées, désigne des laques unis, ou des porcelaines laquées, incrustés de nacre. Il a été créé par Jacquemart et Le Blant (Histoire artistique commerciale et industrielle de la porcelaine, Paris, 1862) à propos de porcelaines chinoises ainsi ornées. Il n'est employé actuellement que pour les pièces de la dynastie Qing, parmi lesquelles celles de la période Kangxi sont les plus remarquables. La technique des incrustations se distingue de celle des époques antérieures : les parcelles de nacre, beaucoup plus petites, se combinent avec de la nacre pulvérisée et, parfois, avec des applications d'or et d'argent. De plus, la nacre est souvent teintée, à sa surface inférieure, de tons rosés, pourprés, verts ou bleus, dont les reflets chatoyants varient selon les éclairages. Ce mode de décor est utilisé sur des laques de petites dimensions (boîtes, plats, etc.), notamment pour des paysages où, par exemple, les feuilles des arbres, les aiguilles des pins sont détaillées à une échelle miniature. Sur les porcelaines, des couches de laque noir, polies avec soin, reçoivent les fragments de nacre avant le séchage de la dernière couche. Le tout est alors revêtu de laque transparent, frotté jusqu'à passer inaperçu pour laisser jouer les reflets de la matière. Les objets de ce type (petits plats, bols, etc.) constituaient des articles précieux très appréciés en Europe au xviie et au xviiie siècle.
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Écrit par
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
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