REISNER LARISSA MIKHAÏLOVNA (1895-1926)
« Pallas de la révolution », selon Trotski, née dans une famille d'intellectuels, à Lublin, Larissa Reisner passa son enfance en Allemagne et à Paris. Pendant la Première Guerre mondiale, son père publia une revue antimilitariste, Roudine, à laquelle elle collabora étroitement. Les contacts qu'elle établit avec les marins de Cronstadt en 1917 allaient déterminer son activité ultérieure : elle adhère au bolchevisme, et se consacre d'abord à la conservation des monuments d'art. Pendant la guerre civile, elle est commissaire à la Ve armée et combat contre les Tchécoslovaques, puis est nommée commissaire à l'état-major de la flotte rouge. Elle narra ses souvenirs de la guerre civile dans un petit livre extrêmement dense, Sur le front (1923). Elle suit son époux, F. F. Raskolnikov, ancien amiral de la flotte rouge, nommé représentant plénipotentiaire en Afghanistan. Elle le quitte à leur retour pour devenir la compagne de Radek. En 1923, elle est envoyée par le Komintern en Saxe, est témoin des derniers instants de l'insurrection de Hambourg et écrit son témoignage : Hambourg sur les barricades. En 1925, elle est à nouveau en Allemagne pour soigner la malaria qu'elle a contractée en Iran. Elle reprend contact avec le prolétariat allemand, rapporte un nouveau témoignage : Au pays de Hindenburg. Alors qu'elle allait écrire un ouvrage sur les décembristes, elle meurt, emportée par le typhus. La figure hors pair de Larissa Reisner inspirera Vsevolod Vichnevski, dans sa pièce La Tragédie optimiste (1933).
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Écrit par
- Claudie WEILL : chercheur à l'École pratique des hautes études
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