FLESSEL LAURA (1971- )
Escrimeuse française née le 6 novembre 1971 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Par sa farouche volonté de vaincre, un sens certain de la communication et, bien sûr, ses brillantes performances, Laura Flessel aura sorti l'épée féminine de la confidentialité.
Laura Flessel débute la pratique de l'escrime à l'âge de sept ans, au sein du club de l'OMCS Petit-Bourg (Basse-Terre), où le maître d'armes Joël Teplier l'initie au fleuret. Le baccalauréat en poche, elle gagne la métropole en 1990, et va se perfectionner à l'INSEP et au Racing Club de France, avec le maître d'armes Daniel Levavasseur. Elle délaisse le fleuret pour l'épée – une arme qui permet à son tempérament explosif de mieux s'exprimer. Les résultats ne se font pas attendre : en 1995, Laura Flessel devient championne de France. Elle est médaillée de bronze (épreuve individuelle) et d'argent (compétition par équipes) lors des Championnats du monde.
En 1996, l'épée féminine fait son entrée au programme olympique. Laura Flessel devient, à Atlanta, la première médaillée d'or de la discipline, en dominant en finale une autre Française, Valérie Barlois (15-12). Associées à Sophie Moressée-Pichot, les deux jeunes femmes obtiennent le titre par équipes. Laura Flessel, à l'aise avec les médias, profite de cette soudaine notoriété pour promouvoir l'épée féminine. Elle n'en délaisse pas pour autant l'entraînement, et collectionne les succès : elle est championne du monde individuelle en 1998 et en 1999, championne du monde par équipes en 1999.
C'est donc en favorite qu'elle se présente aux Jeux de Sydney en 2000. Sa courte défaite en demi-finale face à la Hongroise Timea Nagy (14-15) constitue donc un échec pour Laura Flessel. Elle n'en surmonte pas moins sa déception et va conquérir la médaille de bronze. Laura Flessel décide alors de mettre sa carrière entre parenthèses, et donne naissance, le 21 juin 2001, à sa fille, Leïlou. Elle reprend rapidement la compétition, mais une difficile épreuve l'attend : elle est contrôlée positive à la coramine glucose le 26 mai 2002. La championne se voit mise hors de cause et sa bonne foi est reconnue. Mais, déstabilisée, elle est éliminée dès les quarts de finale lors des Championnats du monde de Lisbonne en septembre. De nouveau battue en quarts de finale à l'occasion des Championnats du monde de 2003 à La Havane, Laura Flessel se fixe un nouvel objectif : les jeux Olympiques d'Athènes en 2004.
Dans la capitale grecque, elle obtient la médaille d'argent, battue comme à Sydney par la Hongroise Timea Nagy (10-15). Puis, avec ses coéquipières Maureen Nisima, Hajnalka Kiraly et Sarah Daninthe, elle s'adjuge la médaille de bronze par équipes.
En 2005, à l'occasion des Championnats du monde à Leipzig, Laura Flessel obtient la médaille de bronze lors de l'épreuve individuelle et la médaille d'or dans la compétition par équipes. Elle est encore championne du monde d'épée par équipes en 2007 et en 2008, et médaillée de bronze à titre individuel en 2006. Elle a encore participé, sans réussite puisqu'elle fut éliminée en quart de finale par la Chinoise Na Li, aux Jeux de Pékin en 2008.
En 2012, elle est désignée porte-drapeau de la délégation française pour la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Londres : ce choix récompense sa magnifique carrière. En effet, médaillée lors de trois olympiades successives, cette spécialiste de l’épée s'est forgé le plus beau palmarès de l'escrime féminine française.
Sous la présidence d’Emmanuel Macron, Laura Flessel a également occupé le poste de ministre des Sports de mai 2017 à septembre 2018.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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