EQUILBEY LAURENCE (1962- )
Un projet global
Parallèlement à son action de diffusion et de développement du répertoire grâce à Accentus, Laurence Equilbey prend rapidement conscience de la nécessité d’ouvrir d’autres chantiers pour consolider son projet et pallier les lacunes du paysage vocal français. Elle fonde en 1995 le Jeune Chœur de Paris, destiné à la formation de chanteurs professionnels, préfiguration du département supérieur pour jeunes chanteurs qu’elle crée en 2002 au sein du conservatoire à rayonnement régional de Paris. En 2004, elle impulse un nouveau programme, Tenso, qui tend à la mise en réseau des grands chœurs européens. En 2006, Accentus, Jeune Chœur de Paris et Tenso sont regroupés en un pôle unique, Erda (pour éducation, recherche et développement artistique), du nom de la déesse de la Terre chère à Richard Wagner.
Directrice musicale d’Accentus, artiste associée à l’Orchestre de chambre de Paris et au Grand Théâtre de Provence, Laurence Equilbey mène de front activités chorales, lyriques et symphoniques. Au-delà d’une volonté affichée de neutralité et d’effacement derrière le compositeur, sa direction vise à mettre en lumière la dramaturgie de chaque œuvre à travers une gestique claire et dynamique. Elle s’attache à la redécouverte de pages tombées dans l’oubli, en particulier avec la musique de scène composée par Mendelssohn pour Athalie, mais aussi Mârouf, savetier du Caire de Henri Rabaud et, en 2014, Le Désert de Félicien David et Ali Baba de Charles Lecocq. Chef invitée de nombreuses formations européennes, Laurence Equilbey crée, en 2012, Insula, un orchestre dédié au répertoire classique et préromantique qui joue sur instruments d’époque. Cette formation à vocation culturelle et pédagogique est tournée vers de nouveaux publics, dans la continuité des multiples actions entreprises par Laurence Equilbey : réinvention du concert par sa mise en scène, avec l’oratorio Le Paradis et la Péri de Schumann, en 2010, à la Cité de la musique ; projets menés avec la danse, tel que Sous apparence, sur une chorégraphie de Marie-Agnès Gillot, créé à l’Opéra de Paris en 2012 ; ouverture vers la musique électro, avec le programme Private Domain, proposé au Printemps de Bourges en 2009, sous le pseudonyme d’Iko… Sans jamais oublier de militer pour la parité homme-femme, dans la culture comme devant l’orchestre.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marcel WEISS : journaliste
Classification
Média