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PERNOUD LAURENCE (1918-2009)

Laurence Secretan naît le 13 octobre 1918, à Lausanne, d'un père suisse et d'une mère grecque. Après des études de lettres et de droit, elle part pour les États-Unis et travaille à l'United Press à New York. Elle rencontre Georges Pernoud, rédacteur en chef à Paris-Match, et l'épouse en 1952. Lorsqu'elle attend son premier enfant, elle cherche, sans succès, un livre qui réponde à ses questions. Aidée de son mari, elle écrit J'attends un enfant qui paraît en 1956 aux éditions Pierre Horay. Le succès est immédiat, et, rapidement, les lecteurs demandent une suite. J'élève mon enfant est publié en 1965 et bénéficie dès le départ du soutien d'un pédiatre de renom, Robert Debré, qui le préface. L'ouvrage est récompensé par l'académie de médecine. Les deux livres deviennent des best-sellers, chaque année mis à jour, traduits dans de nombreuses langues.

Dans les années 1950, les femmes enceintes ne savaient rien de ce qui se passait en elles. Le corps féminin était tabou, l'information entre les mains des professionnels de santé et les préjugés entourant la grossesse innombrables. En donnant aux femmes une information rigoureuse, dans un langage accessible, avec chaleur et sensibilité, Laurence Pernoud a aidé les futures mères à s'affranchir d'une parole médicale toute-puissante et du poids de la tradition. Avec J'attends un enfant, elle leur a permis de se réapproprier ce qu'elles vivaient, ces événements uniques que sont l'attente et la naissance d'un enfant.

J'élève mon enfant a touché un aussi large public. Véritable encyclopédie de l'enfant, réunissant toutes les informations sur les premières années, dans tous les domaines, il était également le livre d'une femme, d'une mère de famille, faisant part de son expérience. Pour élever leur enfant, les parents appréciaient d'avoir une autre référence que celle de la famille ou de l'entourage.

Très vite, dès la première édition de J'attends un enfant, la nécessité de mises à jour s'est fait sentir. Laurence Pernoud s'est entourée d'une équipe pluridisciplinaire qui s'est étoffée et élargie au cours des années : obstétricien, pédiatre, sage-femme, psychologue, diététicienne, assistante sociale, etc. Les avis de spécialistes plus pointus sont régulièrement sollicités. En instaurant un échange fécond entre auteur et lecteurs, le courrier a aussi été un élément important dans l'évolution des deux livres. Plus de dix millions d'exemplaires de J'attends un enfant et J'élève mon enfant ont été vendus en France et à travers le monde. Les deux ouvrages ont été traduits en une quarantaine de langues.

En 1981, Laurence Pernoud publie Il ne fait pas bon être mère par les temps qui courent..., un hommage aux mères, une reconnaissance de leur action et un plaidoyer pour qu'elles soient mieux soutenues et aidées. En même temps que son travail d'auteur, elle déploie une importante activité d'éditrice. Dès les années 1970, elle devient directrice de collection aux éditions Stock et publie de nombreux ouvrages sur la maternité et de la petite enfance. Dans l'esprit du mouvement suscité par le livre Pour une naissance sans violence (1974) de l'obstétricien Frédérick Leboyer, paraît aussi la collection des Cahiers du nouveau-né, qui fait date. Laurence Pernoud se aussi lie d'amitié avec le pédiatre américain Thomas Berry Brazelton. Elle admire ses recherches sur les interactions précoces parents-bébé et n'a de cesse de le faire connaître en France. Elle publie plusieurs de ses ouvrages (La Naissance d'une famille, Points forts...) qui obtiennent un large écho.

Par ailleurs, après le succès de l'ouvrage La Femme au temps des cathédrales, de sa belle-sœur, l'historienne Régine[...]

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Écrit par

  • : responsable éditoriale des ouvrages de Laurence Pernoud

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