KORNILOV LAVR GUEORGUIEVITCH (1870-1918)
Fils d'un paysan pauvre du Semieretchie en Sibérie méridionale, Kornilov est officier de carrière dans l'armée tsariste, breveté d'état-major, puis prend part à la guerre de 1904-1905 contre le Japon et commande ensuite les forces armées du Turkestan. En 1914, il commence la Première Guerre mondiale comme général de division, puis commande le XXVe corps d'armée. En 1915, il est fait prisonnier devant Peremychl sur le front autrichien ; il réussit à s'évader en 1916 et, en avril 1917, commande la VIIIe armée, puis tout le front du Sud-Ouest, dont il empêche la décomposition en rétablissant la peine de mort. En juillet 1917, il est nommé commandant en chef de l'armée par Kerenski. En août, bien que de convictions républicaines, il cherche à renverser le gouvernement provisoire en s'appuyant sur la « division sauvage » (composée de volontaires du Caucase du Nord et de Turkmènes) et sur le IIIe corps d'armée de cavalerie du général Krymov (Kornilovchtchina). Sa tentative échoue rapidement, les soldats refusant d'exécuter les ordres et les cheminots arrêtant les convois qui roulent vers Petrograd.
Il est démis de ses fonctions par Kerenski et incarcéré à la prison de Bykhov. En novembre 1917, Kornilov s'évade et, avec une escorte de ses fidèles Turkmènes Tekkés, se rend sur le Don où il prend le commandement de l'Armée blanche, dite des volontaires, en formation. Durant l'hiver 1917, obligé d'évacuer le Don devant la pression des unités rouges, il entreprend avec sa petite troupe de six mille hommes une marche de 1 500 kilomètres vers le Kouban et en plein hiver, dite la campagne des glaces. Le 13 avril 1918, il est tué au moment où ses soldats donnaient l'assaut à Ekaterinodar. Officier d'un courage exceptionnel, mais piètre politicien, on disait de lui qu'il avait « un cœur de lion, mais une tête de mouton ».
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Écrit par
- Alexandre BENNIGSEN : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
Classification
Média
Autres références
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DENIKINE ANTON IVANOVITCH (1872-1947)
- Écrit par Alexandre BENNIGSEN
- 442 mots
- 1 média
Fils d'un officier de carrière né dans le servage, Denikine suit l'école normale de Lovitch, puis l'école militaire des cadets de Kiev ; il est officier d'artillerie, breveté d'état-major en 1899, puis commandant de la région militaire de Varsovie.
Il participe à...
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RÉVOLUTION RUSSE
- Écrit par Nicolas WERTH
- 7 742 mots
- 25 médias
...conservateurs par ses liens avec le soviet de Petrograd et par son passé de révolutionnaire, même modéré, le haut commandement, les milieux patronaux etles Alliés, de plus en plus inquiets de voir la Russie sombrer dans l'anarchie, misent sur le général Lavr Kornilov commandant en chef des armées.