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KAGANOVITCH LAZAR MOÏSSEÏEVITCH (1893-1991)

Construction d'un tunnel souterrain - crédits : Ivan Shagin/ Slava Katamidze Collection/ Getty Images

Construction d'un tunnel souterrain

Juif ukrainien originaire du village de Kabany, près de Kiev, Lazar Kaganovitch est apprenti cordonnier lorsqu'il adhère au Parti ouvrier social démocrate de Russie en 1911. Au lendemain de la révolution, il dirige les organes du Parti communiste et de l'État soviétique à Nijni-Novgorod aux côtés de Molotov et d'Anastase Mikoyan. En 1920, il est nommé chef du gouvernement du Turkestan et est alors remarqué par Joseph Staline sous l'égide duquel il poursuit son ascension dans l'appareil du parti et de l'État. En 1922, il entre dans l'appareil du secrétariat du Parti communiste où il est responsable de la section d'organisation et d'instruction. Il est nommé membre suppléant du comité central en 1923, puis membre titulaire l'année suivante. En 1925, il accède au poste de premier secrétaire du Parti communiste d'Ukraine. Il est élu membre suppléant du Bureau politique en 1926, puis membre titulaire en 1930 et secrétaire du comité central du parti en 1928. De 1930 à 1935, il est premier secrétaire de l'organisation du parti à Moscou. La construction du métro de Moscou lui vaut les honneurs du régime et son accession au gouvernement en tant que commissaire aux Transports. On lui confie le commissariat du peuple à l'Industrie lourde en 1937. Il est nommé vice-président du gouvernement l'année suivante, puis gère pendant toute la durée de la guerre le secteur des communications au sein du Comité national de défense qui exerce les pleins pouvoirs. En 1938, puis pour quelques mois en 1947, il est à nouveau nommé premier secrétaire du Parti communiste d'Ukraine. Il s'illustre alors, selon ses accusateurs, par une politique de répression particulièrement féroce bien qu'en réalité il ait seulement poursuivi la politique de son prédécesseur, Nikita Khrouchtchev. Il traverse sans encombres toutes les purges staliniennes, y compris les campagnes antisémites du lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à l'issue desquelles son frère Michel, persécuté, est conduit au suicide. À la mort de Staline, il figure aux côtés de Molotov, de Georges Malenkov et de Khrouchtchev dans les organes suprêmes du parti et de l'État : président du comité d'État du Travail et des Salaires en 1955, il est chargé l'année suivante du secteur de la Construction. Le 18 juin 1957, lors d'une réunion du présidium du parti, il est de ceux qui refusent à Nikita Khrouchtchev leur confiance. Celui-ci est néanmoins confirmé par le comité central qu'il parvient, grâce à l'aide de l'armée, à réunir quelques jours plus tard. Dénoncé comme membre du « groupe antiparti », Lazar Kaganovitch est alors exclu, tout comme Molotov et Malenkov, du présidium et du comité central. Lors du XXIIe congrès du P.C.U.S. en 1961, il est accusé d'avoir joué un rôle décisif dans les purges staliniennes ; il ne sera toutefois exclu du parti qu'ultérieurement, mais il se retire dès lors définitivement de la vie politique.

— Roland LOMME

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Écrit par

  • : chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques

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Construction d'un tunnel souterrain - crédits : Ivan Shagin/ Slava Katamidze Collection/ Getty Images

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    ...du Parti. Elle causa également des soucis à Moscou, où Staline resserrait son étreinte sur l'appareil bolchevique. En 1925, il envoya son lieutenant Lazar Kaganovitch diriger le PC(B)U. En un an, Kaganovitch manigança un clivage au sein des « national-communistes », obtint la rétractation de Khvylovy...