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LE COMTE DE MONTE-CRISTO, Alexandre Dumas Fiche de lecture

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Alexandre Dumas - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Alexandre Dumas

Le Comte de Monte-Cristo est sans doute, avec Les Trois Mousquetaires, le roman le plus célèbre d'Alexandre Dumas (1802-1870). Popularisé depuis le début du xxe siècle par le cinéma, la télévision, mais aussi l’opéra ou la bande dessinée – plus d'une trentaine d'adaptations, depuis 1907 –, il appartient depuis longtemps aux grandes mythologies de la littérature française contemporaine : beaucoup ne l'ont pas lu, rares sont ceux qui en ignorent l'histoire, tant son héros, sous les traits de Pierre Richard-Willm, Jean Marais, Gérard Depardieu ou Pierre Niney, leur est devenu familier.

L'œuvre vaut toutefois bien mieux que ses avatars, toujours déformants ou réducteurs. Par son souffle dramatique et sa puissance d'imagination, elle s'inscrit parmi les plus grandes réussites romanesques du xixe siècle, non loin des Scènes de la vie parisienne de Balzac, qu'à certains égards elle complète, et dans la lignée d'Eugène Sue : en créant son personnage, Dumas se réfère indéniablement au prince Rodolphe, le héros masqué et tout-puissant des Mystères de Paris.

Paru en feuilleton dans Le Journal des débats en 1844, puis en 18 volumes de 1844 à 1846, Le Comte de Monte-Cristo est un des rares romans, avec Les Mohicans de Paris, que Dumas ait consacrés à la France de son époque. Inspiré d'une histoire vraie, celle du cordonnier François Picard, injustement accusé d'être un espion à la solde des Anglais, le romancier transcende ce fait divers pour brosser une vaste et sombre épopée de la vengeance.

L'histoire d'une vengeance

En 1815, Edmond Dantès, jeune officier de marine, rentre à Marseille, à bord du Pharaon, navire dont il a pris le commandement. Promu capitaine par l'armateur Morrel, il va se fiancer à la belle Mercédès. Son bonheur suscite la jalousie de Danglars, employé de Morrel, et de Fernand, épris de Mercédès. Sachant que Dantès a dû faire escale à l'île d'Elbe, ces derniers l'accusent de fomenter un complot bonapartiste. Il est arrêté le jour de ses fiançailles.

L'armateur intervient auprès du substitut de Villefort qui va libérer Dantès, quand il découvre que le jeune homme détient une lettre adressée à son père, Noirtier de Villefort, qui risque de compromettre sa carrière. Sacrifiant Dantès à son ambition, il le fait enfermer dans un cachot du château d'If. Désespéré, oublié de tous, celui-ci songe à mourir lorsqu'il se découvre un compagnon d'infortune, l'abbé Faria, vieux savant qu'on croit fou, avec lequel il réussit à communiquer. Jour après jour, l'abbé lui transmet son prodigieux savoir, l'aide à comprendre la machination dont il est victime et lui révèle le secret d'un fabuleux trésor, caché sur l'île de Monte-Cristo. Quand il meurt, Dantès se substitue à lui dans son linceul et parvient à s'évader. Après quatorze ans passés en prison, il ne songe qu'à se venger.

Profondément transformé, nanti d'une fortune colossale, il s'établit à Paris sous l'identité du comte de Monte-Cristo. Il retrouve ses ennemis dont il devient l'intime et perce leurs secrets les plus honteux. Danglars est devenu banquier et baron ; Fernand, alias comte de Mortcerf, général et pair de France ; Villefort, procureur du roi. Fomentant à son tour de subtiles machinations, il conduit le premier à la ruine, le deuxième au suicide, le dernier à la folie, après leur avoir révélé son véritable nom. Ayant accompli son œuvre, il quitte la France avec celle qu'il aime, Haydé, qui fut jadis sa suivante.

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Écrit par

  • : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure

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Alexandre Dumas - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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