LE CRÉPUSCULE DES DIEUX (R. Wagner)
Götterdämmerung (Le Crépuscule des dieux) de Richard Wagner, troisième et dernière journée de la tétralogie Der Ring des Nibelungen (L'Anneau du Nibelung), sur un livret du compositeur, a été créé au Festspielhaus de Bayreuth lors du premier festival, le 17 août 1876, sous la direction de Hans Richter, avec Amalia Materna (Brünnhilde), Mathilde Weckerin (Gutrune), Georg Unger (Siegfried), Eugen Gura (Gunther), Gustav Siehr (Hagen), Karl Hill (Alberich) et Luise Jaide (Waltraute) dans les rôles principaux. Les premières représentations françaises – et en français – ont lieu au Théâtre du Château-d'Eau de Paris en 1902, sous la direction d'Alfred Cortot, et à l'Opéra-Garnier en 1908, sous la direction d'André Messager.
Argument
L'action se déroule dans une époque mythologique.
Prologue. Sur leur rocher, les trois Nornes (soprano, mezzo-soprano, contralto) dévident l'écheveau de la vie. Soudain le fil se casse : le crépuscule des dieux est donc imminent. De son côté, Siegfried (ténor), qui a donné l'anneau à Brünnhilde (soprano), lui fait ses adieux (« Zu neuen Taten, teurer Helde » : « À la recherche d'autres gloires, cher héros ! » et « Lass' ich, Liebste, dich hier » : « Si je te laisse ici, ma bien-aimée »). Il doit partir en quête de nouveaux exploits.
Acte I. Dans le château des Gibichungen, le roi Gunther (baryton-basse) s'entretient avec sa sœur Gutrune (soprano) et son demi-frère, le noir Hagen (basse), de la nécessité d'un mariage (« Nun hör, Hagen, sage mir, Held » : « Écoute, maintenant, Hagen ! Dis-moi, héros » et « Brächte Siegfried die Braut dir heim » : « Mais si Siegfried t'amène ici la fiancée »). Ce dernier, fils du nain Alberich, a élaboré en secret un stratagème afin de récupérer l'anneau, pour l'heure entre les mains de Brünnhilde. Sachant que Siegfried approche du château, et connaissant la légende du feu magique que seul ce héros peut traverser, il projette de faire boire à Siegfried un philtre d'oubli. Grâce à ce philtre, Hagen fera en sorte que le héros aille quérir pour Gunther la main de Brünnhilde. Il s'arrangera également pour que Siegfried, trahissant malgré lui les liens qui l'unissent à cette dernière, accepte d'épouser Gutrune. Lorsque Siegfried arrive, tout se passe comme Hagen l'a prévu. Le pacte est scellé. Trompé par le breuvage, Siegfried accepte d'amener à Gunther la femme qu'il convoite, en échange de la main de Gutrune, dont il est tombé instantanément amoureux. Pendant ce temps, Brünnhilde, sur son rocher, reçoit la visite inquiète d'une de ses sœurs, la Walkyrie Waltraute (mezzo-soprano), qui lui demande avec insistance que l'anneau soit rendu aux dieux, et que soit ainsi levée la malédiction qui pèse sur eux (« Höre mit Sinn, was ich dir sage ! » : « Écoute attentivement mes paroles ! »). Brünnhilde, qui désormais ne se sent plus solidaire du destin des dieux, refuse. Waltraute repart désespérée. Soudain, un étranger franchit les flammes protectrices et paraît devant Brünnhilde (« Brünnhild' ! Ein Freier kam » : « Brünnhilde ! Un prétendant est arrivé ») : Siegfried, qui a revêtu le heaume magique, a pris les traits de Gunther. En dépit de ses protestations horrifiées (« Verrat ! Verrat ! wie noch nie er gerächt ! » : « Trahison ! Trahison ! Trahison comme jamais on n'en a vengé ! »), il arrache à Brünnhilde l'anneau et la force à le suivre.
Acte II. Pendant que Hagen dort, son père, le nain Alberich (baryton-basse), vient le prier de tuer Siegfried au plus vite afin que sa lignée reprenne possession de l'anneau (« Schläfst du, Hagen, mein Sohn ? » : « Dors-tu, Hagen, mon fils ? »). Siegfried revient victorieux de son expédition. Hagen, faisant sonner sa corne, convie[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Timothée PICARD : ancien élève de l'École normale supérieure et de Sciences Po Paris, assistant à l'université Marc Bloch (Strasbourg), critique musical
Classification
Média