LE DIMANCHE DE LA VIE, Raymond Queneau Fiche de lecture
Publié en 1952, Le Dimanche de la vie est le huitième des romans de Raymond Queneau. Succédant aux Exercices de style (1947), dont il a la virtuosité d'écriture, précédant Zazie dans le métro (1959), dont il possède déjà la fantaisie langagière, il leur ajoute une dimension douce-amère qui en fait un des ouvrages les plus représentatifs de l'auteur.
Les tribulations de Valentin Brû
Les romans de Queneau se prêtent mal au résumé. Mettant en scène des personnages lunaires qui rêvent leur vie plus qu'ils ne l'accomplissent, ils ne peuvent donner lieu qu'à une indication sommaire des situations et des rôles.
Ainsi, après cinq années d'armée, Valentin Brû n'est encore que soldat de deuxième classe. Il ambitionne, revenu dans le civil, de devenir balayeur. Il se laisse épouser par une mercière de Bordeaux, Julia Ségovie, demoiselle d'âge mûr, de vingt-cinq ans son aînée, qui s'est éprise de lui : « Ça ne fit quand même pas un pli. Trois mois plus tard, ils étaient mariés, l'ancien soldat Brû la mercière. Après une chose s'imposait, mais voilà qu'on se trouvait déjà en octobre : pas possible de fermer la boutique en pleine saison. Ils en discutèrent longtemps, l'ancien soldat Brû la mercière. »
Vers 1936, à la suite d'un héritage, le couple monte à Paris. Valentin ouvre une boutique d'encadrement pour photographies tandis que Julia s'improvise voyante extralucide sous le nom de Madame Saphir. Malade, elle part en convalescence chez sa sœur et Valentin reprend, en se travestissant, le rôle de Madame Saphir. La guerre survenant, il est mobilisé, rejoint son unité en province où il entreprend de devenir un saint. C'est dans une gare, durant l'exode, que le couple se retrouve.
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Écrit par
- Philippe DULAC : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure
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