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LE DIT DU GENJI (GENJI MONOGATARI), Murasaki Shikibu Fiche de lecture

Écrit au début du xie siècle, le Genji monogatari (Le Dit du Genji) a pour auteur une femme, Murasaki Shikibu (env. 978-env. 1014) dont nous savons bien peu de choses. Elle nous a laissé une des œuvres les plus importantes de la littérature japonaise. Ce long roman ne comprend pas moins de cinquante-quatre livres et quelque trois cents personnages, dont une trentaine de premier plan. Deux parties composent ce livre, la première, la plus longue (livres I à XLIV) prend pour héros le Genji, fils de l'empereur éloigné du trône ; la seconde, beaucoup plus brève (livres XLV à LIV), décrit la destinée de son propre fils, Kaoru.

Le jeu de l'amour et du pouvoir

La noble dame Kiritsubo, favorite de l'empereur, est victime de nombreuses persécutions, car elle n'appartient pas à la famille des Fujiwara qui domine alors la cour impériale de Kyōto. Après avoir supporté toutes les jalousies de ses rivales, elle meurt en laissant seul son fils, le Genji (« fondateur de clan »), âgé de trois ans, dont la beauté est reconnue à l'unanimité par la cour. Devenu adulte, il épouse dame Aoi no Ue, qu'il néglige : « Genji le Radieux, ce nom certes en imposait, mais nombreuses déjà étaient les incartades dont le bruit en ternissait l'éclat ; si bien que, craignant par-dessus tout que le récit de ses amours, transmis aux générations futures, ne lui laissât un renom de légèreté, il cherchait à dissimuler, mais ses secrets eux-mêmes, peut-être seraient-ils divulgués, car telle est des hommes la propension à médire. » Son attention se porte alors sur la nouvelle favorite de son père, Fujitsubo. Dans l'impossibilité de dominer leur passion, le Genji et Fujitsubo transgressent l'interdit. La jeune femme donne naissance à un enfant que l'empereur, le croyant sien, fera son héritier. Entre-temps, la première épouse du Genji, Aoi no Ue, meurt. Celui-ci se remarie avec une femme vertueuse, nièce de Fujitsubo. Mais ses amours impétueuses et souvent imprudentes vont le conduire à l'exil dans un village qui se trouve à une trentaine de kilomètres de Kyōto. Il connaîtra aussi la vengeance du destin, croyant à tort que le prince Kaoru, dont la mère est la princesse Nyosan, sa concubine préférée, ait pu être son fils. La première partie du roman s'achève avec la mort du Genji dans sa cinquante-quatrième année.

La seconde partie est consacrée à Kaoru, moins heureux en amour, et victime de son propre oncle, Niou, qui séduit systématiquement avant lui les jeunes femmes dont il s'est épris. La délicieuse Ukifune, abusée par Niou, se retire au couvent. Parti la chercher, Kaoru retourne seul dans la capitale. Ainsi s'achève, sur une fin ouverte, cet épais roman.

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  • MURASAKI SHIKIBU (978 env.-env. 1014)

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