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LE FANTÔME DU PARADIS, film de Brian De Palma

À trente-trois ans, Brian De Palma est déjà reconnu comme un brillant réalisateur, pour ses films frénétiques et baroques à la technique voyante et aux situations exacerbées, comme Sœurs de sang (Sisters, 1973), qu'il vient de terminer. Lorsqu'il met en chantier l' »opéra-rock » Le Fantôme du paradis (Phantom of the Paradise), ce genre de spectacle est en pleine vogue, illustré également au cinéma par Jésus-Christ Superstar (1973), de Norman Jewison, sur la comédie musicale d'Andrew Lloyd Webber, et Tommy (1975), de Ken Russell, entre autres. Le succès du film, récompensé par un prix au festival du cinéma fantastique d'Avoriaz, puis confirmé par le grand succès de Carrie (1976), contribua à la renommée de Brian De Palma, talentueux amateur de pastiches, qui n'hésite pas à s'inspirer ouvertement d'un cinéaste comme Alfred Hitchcock, ou d'une référence cinématographique forte, pour en tirer des variations sur les thèmes de l'illusion, de la machination et du désir. Ses films suivants, d'Obsession (1976), à L'Impasse (Carlito'sWay, 1993), confirmeront chez lui une inspiration romantique qui prend parfois les apparences de l'exercice de style.

Le « fantôme de l'opéra » revisité

Un être mystérieux nommé Swan, à la fois compositeur et producteur, et qui exploite cyniquement les modes musicales, se propose d'ouvrir une nouvelle salle dont il veut faire le grand temple du rock, le « Paradise ». Le jeune compositeur Winslow Leach vient lui proposer une cantate qu'il a écrite sur le thème de Faust, et où il veut faire chanter le rôle principal par la femme qu'il aime, Phœnix. Swan, dont nous apprendrons qu'il doit sa jeunesse éternelle à un pacte diabolique, vole la partition et fait chasser Winston, victime d'un « accident » et laissé pour mort. De son côté, Phœnix, qui veut devenir une vedette, s'offre à Swan. Désespéré par la trahison de son amour, défiguré par une machine à presser des disques, le « fantôme », avec son masque, hantera le « Paradise » et y déclenchera des drames (notamment en assassinant un grotesque chanteur qui trahit sa musique), jusqu'à un concert final apocalyptique, qui voit la mort des deux rivaux et la destruction du music-hall.

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Écrit par

  • : écrivain, compositeur, réalisateur, maître de conférences émérite à l'université de Paris-III

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