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LE FREISCHÜTZ (C. M. von Weber)

<it>Le Freischütz</it> - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le Freischütz

La création triomphale, le 18 juin 1821, au Königliches Schauspielhaus de Berlin, du Freischütz de Carl Maria von Weber marque l'émancipation de l'opéra allemand. Malgré la réussite de L'Enlèvement au sérail (1782) et de La Flûte enchantée (1791) de Mozart, voire du Fidelio (1805) de Beethoven, l'opéra restait en effet un genre foncièrement italien, jusque dans les pays de l'aire germanophone. À la langue italienne les passions nobles, à la langue vernaculaire les sujets légers du Singspiel (forme allemande d'opéra-comique), plus prisés du peuple que de l'aristocratie. Avec le Freischütz, Weber propose une solution nouvelle : l'opéra romantique. Influencé par E. T. A. Hoffmann, il donne droit de cité au fantastique et à l'étrangeté de la nature, matérialisée par la forêt conçue comme expression des peurs inconscientes. Figure emblématique de l'esthétique romantique selon laquelle la musique est l'art suprême en ce qu'elle exprime l'indicible, l'essence même des choses, Weber s'affirme comme un maître de l'orchestre narrateur dans la fameuse scène de la Gorge aux Loups, évocation musicale du surnaturel. Le Wagner du Vaisseau fantôme (1843) et de Lohengrin (1850) saura s'en souvenir.

— Christian MERLIN

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, maître de conférences à l'université de Lille-III-Charles-de-Gaulle, critique musical

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Média

<it>Le Freischütz</it> - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le Freischütz