Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GRAND JEU LE

Une revue

Ébauché en 1926, le projet d'une revue prend corps, malgré la dispersion du groupe, au cours de l'été de 1927. Un premier titre est retenu : La Voie, bientôt remplacé par Le Grand Jeu, titre trouvé par Vailland. De nouveaux visages apparaissent : Marianne Lams, Hendrick Cramer et Vera Milanova, future épouse de Daumal. À la fin de l'année arrive celui qui fera partie, avec Daumal et Gilbert-Lecomte, de la trilogie pensante du Grand Jeu : André Rolland de Renéville.

Le premier numéro paraît en juin 1928 avec pour thème la Nécessité de la révolte. L'avant-propos est une manière de manifeste : « Le Grand Jeu est irrémédiable ; il ne se joue qu'une fois [...] il faut se mettre dans un état de réceptivité entière, pour cela être pur, avoir fait le vide en soi. De là notre tendance idéale à remettre tout en question dans tous les instants. [...]Tous les grands mystiques de toutes les religions seraient des nôtres s'ils avaient brisé les carcans de leurs religions que nous ne pouvons subir. Nous nous donnerons toujours de toutes nos forces à toutes les révolutions nouvelles. Nous, nous attachons à l'acte même de révolte une puissance capable de bien des miracles. » Des textes aussi importants que « La Force des renoncements » de Gilbert-Lecomte ou « Liberté sans espoir » de Daumal forment la quintessence de ce numéro.

Profitant de la parution imminente de Rimbaud le Voyant de Rolland de Renéville, première étude tendant à délivrer Rimbaud du catholicisme dans lequel on l'avait enfermé jusqu'alors, le deuxième numéro du Grand Jeu paraît au printemps de 1929. Il porte presque exclusivement sur l'auteur des Illuminations. Deux textes majeurs en constituent la charpente : « L'Élaboration d'une méthode » de Rolland de Renéville, et « Après Rimbaud la mort des arts » de Gilbert-Lecomte. Suivent des contributions de Nezval, Ribemont-Dessaignes, Vitrac ou encore André Gaillard. Il faudra attendre plus d'un an pour que paraisse le troisième et dernier numéro, axé quant à lui sur L'Univers des mythes avec, là encore, des textes phares : « L'Horrible révélation... la seule » de Gilbert-Lecomte, « Nerval le nyctalope » de Daumal, et « La Parole » de Rolland de Renéville. Entre-temps, le groupe aura dû affronter la tourmente surréaliste.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • DAUMAL RENÉ (1908-1944)

    • Écrit par
    • 1 159 mots

    Le poète français René Daumal est né à Boulzicourt (Ardennes) le 16 mars 1908. Fils d'un instituteur qui ne dédaignera pas la plume, il semble avoir été porté très jeune à une forme d'hermétisme dont son œuvre portera toujours la trace. René Daumal pressent que l'essentiel est...

  • GILBERT-LECOMTE ROGER (1907-1943)

    • Écrit par
    • 489 mots

    Né à Reims dans un milieu bourgeois, Roger Lecomte (il ne deviendra Roger Gilbert-Lecomte qu'en 1928 pour se démarquer d'un père incompréhensif et inflexible) rencontre pendant ses années de lycée Roger Vailland et René Daumal avec lesquels il crée, encore adolescent, la revue ...

  • HENRY MAURICE (1907-1984)

    • Écrit par
    • 783 mots

    Le meilleur propagateur de l'esprit surréaliste par voie de presse fut sans doute Maurice Henry. André Breton n'a-t-il pas écrit, en 1946 : « L'idée-image surréaliste, dans toute sa fraîcheur originelle, pour moi continue à se découvrir en Maurice Henry chaque fois qu'un matin encore...

  • MAURICE HENRY, LA RÉVOLTE, LE RÊVE ET LE RIRE (N. Feuerhahn)

    • Écrit par
    • 1 092 mots

    Maurice Henry (1907-1984), authentique précurseur de l'humour nouveau qui se dessine à l'horizon avant la Seconde Guerre mondiale, fut peintre à ses heures ; il a également travaillé comme journaliste et critique d'art et de cinéma, il a illustré de nombreux ouvrages et inventé des objets surréalistes,...

  • Afficher les 7 références