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LE GRAND MEAULNES, Alain-Fournier Fiche de lecture

Des extraits du Grand Meaulnes furent publiés dans plusieurs numéros de La Nouvelle Revue française au cours de l'année 1913. Le beau-frère et meilleur ami d'Henri Alain-Fournier (1886-1914), Jacques Rivière, assurait depuis 1911 le secrétariat de cette revue, bientôt prestigieuse, dont il assumerait la pleine responsabilité dès la fin des hostilités. La mort à vingt-sept ans, en août 1914 – à peu près au même moment que son aîné Charles Péguy, à qui le liait une amitié profonde et une foi chrétienne partagée –, contribua à forger autour d'Alain-Fournier une légende qui a survécu à toutes les tempêtes du siècle.

Le pays sans nom

Égaré dans une région désolée du Cher, un soir d'escapade, le jeune Augustin Meaulnes pénètre dans un château, royaume insolite où se côtoient forains, enfants, comédiens. « Dans les couloirs s'organisaient des rondes et des farandoles ; une musique, quelque part, jouait un pas de menuet... Meaulnes, la tête à demi cachée dans le collet de son manteau, comme dans une fraise, se sentait un autre personnage. » Là se préparent les noces de Frantz de Galais avec une jeune fille qui ne viendra pas. La noce s'achève avant d'avoir commencé. Mais Augustin a eu le temps d'apercevoir Yvonne de Galais, la sœur de Frantz, et d'en être à jamais ébloui. Elle sera associée désormais au « pays sans nom », ce décor féerique flottant entre l'imaginaire et le réel.

De retour dans son village, Augustin Meaulnes, marqué du sceau indélébile imprimé en lui par Yvonne de Galais, apparaît comme le messager d'un ailleurs, d'un « pays perdu ». Il ne vit plus que pour revoir la jeune fille. Un jour arrive à l'école, où enseignent les parents de François Seurel, le narrateur, un bohémien qui se révèle bientôt être Frantz de Galais : « Je voulais mourir. Et puisque je n'ai pas réussi, je ne continuerai à vivre que pour l'amusement, comme un enfant, comme un bohémien », déclare Frantz. Avant de partir, et après avoir fait jurer à Augustin Meaulnes et à François Seurel qu'ils viendront à son secours dès qu'il les appellera, Frantz de Galais leur révèle que sa sœur Yvonne est à Paris. Meaulnes part à sa recherche, mais ne parvient pas à retrouver sa trace. Un jour, au hasard d'une promenade dans le Berry, François rencontre Yvonne de Galais : Augustin et Yvonne se marient. Mais le malheur de Frantz empêche les jeunes gens de trouver le bonheur. Yvonne meurt, et c'est dans les cahiers intimes du Grand Meaulnes que le narrateur découvre la vérité : lors de son séjour à Paris, Augustin a fait la connaissance de Valentine, la fiancée perdue de son ami Frantz et il l'a aimée d'un amour clandestin et transgressif.

Désormais seul avec sa petite fille issue de son union avec Yvonne de Galais, Augustin ne trouvera l'apaisement qu'après avoir réuni Frantz et Valentine, la fiancée disparue.

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  • ALAIN-FOURNIER HENRI-ALBAN FOURNIER dit (1886-1914)

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    « Quelque chose désespérément me réclame et toutes les routes de la terre m'en séparent. » Alain-Fournier et Augustin Meaulnes, le héros du Grand Meaulnes (1913), se rejoignent dans cette phrase. Les analogies entre la vie de celui qui prit, en 1907, juste après la khâgne, le pseudonyme...