Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LE HORLA, Guy de Maupassant Fiche de lecture

« Le Horla » est un récit fantastique de Guy de Maupassant (1850-1893), paru dans deux versions successives : la première, le 26 octobre 1886 dans la revue Gil Blas ; la seconde en mai 1887, chez Ollendorff, au sein d'un recueil auquel il donne son titre. Cette seconde version, considérée comme définitive, se présente sous la forme d'un journal intime : un narrateur, anonyme, raconte, au fur et à mesure de leur déroulement, les événements étranges et terrifiants qui, du 8 mai au 10 septembre, vont bouleverser son existence et le conduire, peut-on supposer, au suicide.

« Quelqu'un possède mon âme… »

<em>Le Horla</em> (G. de Maupassant), illustration de Guillaume Sorel - crédits :  Le Horla, Guillaume Sorel, Rue de Sèvres, Paris 2014

Le Horla (G. de Maupassant), illustration de Guillaume Sorel

Tout commence par une « journée admirable ». Du jardin de sa maison normande, le narrateur voit défiler les bateaux qui descendent la Seine, parmi lesquels « un superbe trois-mâts brésilien, tout blanc » que, sans raison, il salue. Quelques jours plus tard, il éprouve une sensation de fatigue et de tristesse qui va en s'accentuant. L'inquiétude se mue bientôt en peur, puis en angoisse. Les nuits sont peuplées de cauchemars. La sensation d'une présence étrangère invisible s'installe progressivement. Le narrateur décide alors de partir en voyage au Mont-Saint-Michel, où il rencontre un moine qui lui rapporte des légendes évoquant des êtres surnaturels. Dès son retour, l'angoisse et les cauchemars reprennent de plus belle. Ayant découvert que la carafe d'eau et le verre de lait posés sur sa table étaient vidés chaque nuit, il s'assure par diverses expériences qu'il n'est pas somnambule et que c'est bien « quelqu'un d'autre » qui boit cette eau et ce lait. Peu après, il part pour Paris. Lors d'une soirée, l'un des invités, le docteur Parent, médecin spécialiste des maladies nerveuses, évoque les travaux récents sur l'hypnose et le magnétisme, et démontre la possibilité de gouverner la volonté d'une personne. De retour en Normandie, le narrateur voit distinctement en plein jour une main invisible cueillir une rose. Apprenant qu'une épidémie de folie s'est répandue au Brésil, dans la province de San-Paulo, il se remémore le trois-mâts brésilien et imagine que des êtres surnaturels, supérieurs et maléfiques ont entrepris de détruire l'espèce humaine, et que l'un d'entre eux s'est emparé de son esprit. Pour la première fois, il prononce le nom de « Horla ». Le 10 septembre, après avoir fait renforcer les serrures des portes et des fenêtres, il met le feu à la maison, où ses domestiques sont restés enfermés, s'enfuit et observe le brasier. Mais il comprend que le Horla ne peut mourir. Son journal s'achève sur ces mots : « Alors... alors... il va donc falloir que je me tue, moi !... ».

Cette version de 1887 diffère sensiblement de celle de 1886 : elle est plus longue ; la forme du journal s'est substituée au récit rétrospectif fait par un patient du docteur Marrande, célèbre aliéniste ; les voyages au Mont-Saint-Michel et à Paris ont été ajoutés ; l'incendie final a remplacé une fin moins tragique, qui voyait le narrateur se réfugier dans la maison de santé du docteur Marrande.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Média

<em>Le Horla</em> (G. de Maupassant), illustration de Guillaume Sorel - crédits :  Le Horla, Guillaume Sorel, Rue de Sèvres, Paris 2014

Le Horla (G. de Maupassant), illustration de Guillaume Sorel