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LE JARDIN DES FINZI-CONTINI, Giorgio Bassani Fiche de lecture

Écrire après la Shoah

La richesse de l'évocation tient à ce symbolisme topique des lieux clos. Si les allusions à la tragédie historique – le fascisme et la proclamation des lois raciales – sont très pudiques, elles suffisent à voiler de deuil la célébration d'années où l'on pouvait encore goûter au simple bonheur de vivre, d'aimer et d'espérer, sans pourtant oser mordre la vie à pleines dents.

Les moments élégiaques restent sobres et correspondent à l'émotion encore vive et sincère du narrateur assez lucide pour critiquer sa propre vanité d'écolier trop conformiste et pour observer certains défauts de la jeune fille qui n'a pas vraiment répondu à son inclination. Il ne se dissimule pas davantage l'aveuglement de certains Juifs ferrarais qui cherchaient des appuis auprès du fascisme. La seule manière de créer de la poésie après la Shoah a été pour Bassani de faire revivre sans pathos le temps d'avant, avec tout ce que pouvait avoir de noble et de fascinant une famille juive à jamais disparue parmi tant d'autres. Le Jardin des Finzi-Contini a donné lieu en 1972 à une très belle adaptation cinématographique de Vittorio De Sica.

— Gilbert BOSETTI

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université Stendhal, Grenoble

Classification

Autres références

  • BASSANI GIORGIO (1916-2000)

    • Écrit par
    • 1 595 mots
    Ce thème, qui parcourt les nouvelles et que développait, sur deux registres parallèles, le bref et admirable roman intitulé Les Lunettes d'or, reparaît dans Le Jardin des Finzi-Contini, publié en 1962, qui rassemble et élargit tous les thèmes que Bassani avait traités précédemment. L'immense...